Comme s’ils s’étaient passés le mot, les Etats de l’UEMOA ont pris d’assaut le marché des Titres. Dans cet entretien, M. Adrien Diouf en explique les raisons.
Pourquoi les ressources longues dont disposent les compagnies d’assurance ne sont pas encore mises à profit?
Le problème est de plusieurs ordres. Le premier, c’est la disponibilité de l’information. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons rencontré les journalistes traitant des questions économiques pour rendre accessible l’information. La seconde raison relève plus de la question de la culture, aujourd’hui, dans nos cultures, on préfère plus investir dans un immeuble que dans un marché des titres, parce qu’on a pas cette culture boursière. Après il y a la structure des ressources des compagnies d’assurance qui pour certaines sont moins longues qu’on ne le croit parce qu’elles investissent beaucoup dans l’immobilier, dans des projets spécifiques, c’est tous ces aspects qui font qu’il est difficile de mobiliser cette ressource, mais on y travaille, on va rencontrer les sociétés d’assurance pour identifier les problèmes.
Mais qu’est ce qui explique cet engouement autour du marché des Titres?
Il est du à plusieurs raisons, parmi lesquelles la santé financière de nos Etats, le fait que les Etats soient dans une logique d’émissions de titres. Mais il y a aussi et surtout le fait que les banques et les SVT sont en train de battre un travail colossal pour faire connaitre ce marché et mettre en avant toutes les opportunités qu’il y a à investir dans ce marché.
Mais est-ce qu’il n’y a pas de risque d’overdose?
L’endettement de nos Etats est bien encadré. Dans les Etats il y a un certain nombre de services qui s’occupent de cela, l’endettement ne se fait pas sans encadrement. Le budget est scruté par beaucoup de services et même par l’Assemblée Nationale qui vote et valide le budget. Mais même les Etats ont mis en place des systèmes d’analyse de viabilité de la dette et les stratégies de gestion de la dette qui permettent de faire un suivi régulier du niveau d’endettement et donc de le faire dans un cadre contrôlé. Même les institutions comme le Fonds Monétaire International (FMI) intervient dans le contrôle. Et puis le marché, ce sont des acteurs avertis qui sont dedans, on ne va pas prêter de l’argent à un Etat qui n’a pas la capacité de rembourser. Ce sont des institutions matures.
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