Les travaux, ouverts par le Premier ministre, M. Abdoul Mbaye, ont été clôturés par le Président de la République, M. Macky Sall. La 5ème édition du Forum des Leaders de Médias d’Afrique a connu une grande réussite. Avec une forte participation et des invités prestigieux, Amadou Mahtar Ba, le patron d’African Media Initiative (AMI) ne pouvait rêver mieux. Surtout pour la clôture de cette 5ème édition, avec un invité de marque, le Chef de l’Etat du Sénégal, M. Macky Sall. En s’adressant à ce dernier dans son discours de bienvenue, Amadou Mahtar Ba a attiré l’attention du Président Macky Sall sur certains phénomènes qui entravent, selon lui, la marche de la démocratie sur le continent. Comme le recul de la démocratie dans certains pays, la menace terroriste, l’intolérance religieuse, le trafic de drogue…
Le patron d’AMI enfilera ensuite une robe d’avocat pour plaider, auprès du Chef de l’Etat sénégalais, une consolidation du rôle du journaliste, par la facilitation de l’accès des médias aux capitaux, pour financer leur développement et renforcer leurs capacités. Ces préalables indispensables pourront renforcer l’engagement des hommes de médias dans le respect de l’éthique et de la déontologie. Une invite à laquelle le Président Sall répondra positivement. En effet, interpellé par le modérateur de la séance, le Président Mo Ibrahima, sur comment il percevait la relation entre son gouvernement et les médias, le Président Sall commencera, tout d’abord, par rendre hommage à la presse de son pays. Ensuite, il annonce être maintenant ouvert à une vieille doléance de la presse sénégalaise, à savoir la dépénalisation des délits de presse. M. Sall soutiendra enfin que la presse doit être appuyée sous forme de subventions et aussi être accompagnée dans l’achat du papier, des intrants, l’allègement de certaines taxes, etc. Le Président de la République s’est donc montré ouvert et en phase avec la vision des leaders des médias d’Afrique. Pour Macky Sall, il faut aider la presse à relever un certain nombre de défis, obstacles à son plein épanouissement. Si le journaliste doit être accompagné, il doit aussi être responsable. Parce que, pour lui, garantir la liberté d’expression doit être accompagnée du respect de l’éthique et de la déontologie. Des questions qui ont été abordées lors de la plénière, tenue après la cérémonie d’ouverture. Le Vice-Premier Ministre turc et le Ministre de la Communication du Cameroun, invités d’honneurs du Forum, dont les pays sont confrontés à la question de la liberté d’expression, ont expliqué qu’elle doit être garantie. Mais, cette liberté d’expression ne doit nullement signifier, pour le journaliste, la diffusion de fausses nouvelles ou d’informations partisanes pouvant occasionner de graves incidents dans le pays et entraver sa bonne marche.
Le journaliste doit toujours mettre en avant l’éthique et la déontologie. C’est pourquoi, lors de ce Forum, le Vice-Premier Ministre turc a, comme le Président sénégalais, appelé à une autorégulation dans le métier. L’exemple de l’irresponsabilité illimitée des propriétaires de la radio «Mille Collines» au Rwanda, qui a valu à ce pays le plus grand génocide de l’histoire, a été cité. La puissance des médias (radio, télévision, presse écrite et maintenant presse en ligne) appelle, de la part des professionnels des médias, une certaine responsabilité dans l’exercice de leur métier. Un sentiment que partage le Président de la République du Sénégal. «Le journaliste ne doit pas juger», a-t-il affirmé. C’est pourquoi, expliquera-t-il, la dépénalisation des délits de presse ne signifie pas l’impunité pour le journaliste.
Macky Sall a demandé à la corporation des journalistes de réfléchir sur la mise sur pieds d’un tribunal des pairs. Une instance qui pourrait connaître des actes commis par les journalistes dans l’exercice de leur métier et juger des sanctions à prendre. D’autre part, l’évolution technologique avec les nouveaux médias était aussi au menu des travaux de ce 5ème Forum. La formation des journalistes de la nouvelle génération est, à ce niveau, un défi à relever. Cette question était d’ailleurs au centre des débats. Si certains ont décrété la fin de la presse traditionnelle, parce que l’avancée des nouveaux médias est une réalité maintenant en Afrique, d’autres optent pour la conservation des anciennes techniques, mais prônent, par ailleurs, une ouverture et un plus grand intérêt pour ces nouveaux médias.
Enfin, ce 5ème Forum AMLF n’était pas uniquement une rencontre de réflexions pour les leaders de médias et leurs invités. Les organisateurs ont essayé de joindre l’utile à l’agréable en organisant, au deuxième jour du Forum, un dîner de Gala.
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