Les choses sérieuses ont vraiment commencé dans de nombreux programmes mis en place par Akinwu Adesina à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD). Le bilan de la première année suscite espoir.
« Il nous faut bâtir une Afrique nouvelle, prospère, durable et inclusive et compétitive au niveau mondial». Cette déclaration d’Akinwu Adesina, dès son élection à la Présidence de la BAD avait suscité beaucoup d’enthousiasme. Et la première année permet de se faire une idée on ne peut plus claire des transformations qui sont en train de s’opérer.
Selon un document dont nous avons reçue copie, le montant des prêts et subventions approuvés a atteint un nouveau record de 9 milliards de dollars EU à fin 2015, et devrait progresser encore de 20 % et ainsi atteindre les 11 milliards de dollars EU d’ici la fin de l’année 2016. Pendant ce temps, les décaissements devraient s’élever à 6,6 milliards de dollars EU, d’ailleurs un tiers a d’ores et déjà été décaissé. « C’est beaucoup plus que les 4,55 milliards de dollars EU décaissés en 2015, et les 4,14 milliards EU versés en 2014. Il convient de souligner que les taux de décaissement effectifs par rapport aux objectifs fixés avaient régulièrement baissé ces dernières années, passant de 98 % en 2012 à 81,9 % en 2015 en grande partie à cause de retards dans les décaissements, désormais considérablement réduits », indique le communiqué dont nous avons reçue copie.
Aussi, de très gros prêts ont été mobilisés. En effet, près de 2 milliards de dollars EU, par syndication en faveur de l’entreprise d’électricité sud-africaine Eskom pour le complexe solaire de Ouarzazate au Maroc, considéré comme le plus important d’Afrique ; et pour le développement du secteur éthiopien de l’énergie en plein essor dans le cadre du « New Deal » pour l’énergie en l’Afrique. Pour venir en aide aux populations impactées par la sécheresse dévastatrice a frappé de vastes territoires en Afrique de l’Est et en Afrique australe, la Banque a aussitôt mis en place un financement de 549 millions de dollars EU pour aider les pays affectés à faire face à la situation et à réduire leur vulnérabilité à ces aléas climatiques.
Attaché au secteur agricole, Adseina a mis en place un concept intitulé « Nourrir l’Afrique : stratégie 2016-2025 pour la transformation agricole en Afrique, » avec des investissements de l’ordre de 315 à 400 milliards de dollars EU avec un rendement annuel de 85 milliards de dollars, une fois le programme financé dans sa totalité. Le but est de stimuler la transformation agricole le long de 15 chaînes de valeur prioritaires dans des zones agro-écologiques pour parvenir à l’autosuffisance pour les denrées alimentaires essentielles, à l’instar du riz, du blé, du poisson, de l’huile de palme, des produits maraîchers et du manioc ; de développer des chaînes de valeur pour les produits clés à l’export, comme le cacao, le café, le coton et la noix de cajou ; d’assurer la sécurité alimentaire du Sahel en sorgho, en mil et en bétail ; et de réaliser le potentiel de la savane guinéenne pour ce qui est du maïs, du soja et de l’élevage.
La stratégie « Nourrir l’Afrique » se fait fort d’inverser la situation scandaleuse d’un continent qui importe 35,4 milliards de dollars EU de denrées alimentaires chaque année, alors qu’il recèle 65 % des terres arables en jachère dans le monde.
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