Améliorer la réglementation qui restreint la concurrence sur les marchés de l’alimentation et une baisse de seulement 10 % des prix des denrées de base pourraient sortir un demi-million de personnes de la pauvreté. C’est la Banque Mondiale et le Forum Africain (FAC) de la Concurrence qui font la révélation dans un rapport rendu public mercredi.
Breaking Down Barriers (Lever les obstacles), nom du rapport, est aussi ce à quoi invitent la Banque Mondiale et le FAC.
« Augmenter la concurrence sur les marchés de consommation ainsi que dans les secteurs des principaux facteurs de production peut favoriser le développement de l’Afrique et mettre fin à la pauvreté » peut-on lire dans le communiqué résumant le rapport.
Pour les deux institutions, une baisse de seulement 10 % des prix des denrées de base, obtenue en s’attaquant aux cartels et en améliorant la réglementation qui restreint la concurrence sur les marchés de l’alimentation, peut faire sortir près d’un demi-million de personnes de la pauvreté en Afrique du Sud, au Kenya et en Zambie, et permettre aux ménages vivant dans ces pays d’économiser plus de 700 Millions de dollars par an.
Un renforcement des politiques de concurrence en Afrique favoriserait non seulement une croissance économique et une compétitivité durables à l’échelle du continent, par la création d’entreprises et de secteurs plus productifs, mais permettrait également de réduire directement la pauvreté, car les consommateurs, les pauvres en particulier, auraient accès au meilleur prix aux biens et aux services essentiels », a soutenu Anabel Gonzalez Directrice principale du pôle mondial d’expertise en Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale.en commentant le rapport.
En outre, le rapport invite les pays de la zone à des réformes en profondeur au niveau du marché de certains secteurs essentiels afin de dynamiser la concurrence et la croissance économique.
« Si des pays tels que l’Éthiopie, le Ghana ou la Zambie réforment leur marché des services aux sociétés, leur PIB respectif pourrait augmenter de près d’un demi-point de pourcentage, grâce à des entreprises qui ont recours de manière intensive à ce type de prestations. Pour un pays comme la Zambie, qui a connu une croissance de 1,7 % en 2015, ce n’est pas négligeable » explique la publication qui accorde dans le même temps une place de choix aux reformes sur l’électricité, les télécommunications et les transports.
Par exemple, d’après l’étude: dans les 27 pays africains qui figurent dans le rapport, plus de 50 % du marché de la téléphonie mobile est détenu par une même entreprise. Aussi elle indique que des études menées en Afrique ont montré que l’arrivée d’un nouvel opérateur aboutit à une augmentation de 57 % des souscriptions à un contrat de téléphonie mobile, ce qui peut avoir des effets considérables sur la productivité du pays.
Autre secteur étudié est le secteur du ciment. A ce niveau, le rapport met en évidence que l’application de la législation régissant la concurrence, l’élimination des barrières non douanières et la mise en place de règles favorables à la concurrence pour que de nouveaux acteurs puissent se lancer dans la production de calcaire et de clinker , pourraient permettre aux consommateurs africains d’économiser quelque 2,5 Milliards de dollars par an.
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