Les Britanniques ont voté à 52% pour une sortie de l’Union Européenne. C’est ce qui ressort du référendum historique organisé jeudi dernier. Partenaire de l’Afrique, le Brexit ou British Exit, aura des conséquences sur l’économie du continent.
« De nombreux marchés émergents seront mis sous pression, » averti Razia Khan, économiste en chef pour l’Afrique de la Standard Chartered Bank. Pour lui, tout dépendra de la rapidité avec laquelle une certaine stabilité des marchés financiers va être restaurée. »
Arretons-nous sur le cas de trois pays africains. Le Nigéria d’abord. Le Brexit intervient au pire moment pour Lagos. La plus grande économie d’Afrique tente de fixer une économie au bord de la récession qui subit une crise aigüe des cours des matières premières notamment des prix du pétrole dont elle dépend grandement. L’effet immédiat du Brexit mettra à l’ épreuve les nerfs des gestionnaires économiques du Nigeria .
Le commerce bilatéral entre le Nigeria et le Royaume – Uni, actuellement évalué à 6 Milliards de livres et qui devrait atteindre 20 Milliards d’ici 2020,(environ 8,3 milliards $) sera perturbé avec des accords commerciaux conclus sous les auspices de l’UE et qui doivent être forcement renégociés.
Ensuite le Kenya. Même si la banque centrale à Nairobi affirme etre prête à gérer les chocs avec des réserves de change de 560 Milliards de shillings kenyans (5.6billion $), assez pour couvrir cinq mois d’importations. Pourtant un shilling kenyan plus faible va rendre les importations plus cher pour un pays dont la facture d’ importation a augmenté de plus de 10% par an au cours des cinq dernières années. Par ailleurs, le Kenya exportateur majeur de fleurs vers l’Europe et donc l’Anglettere doit trouver trés rapidement des accords spécifiques avec Londres pour ne pas devoir rechercher à compenser une perte de 4 Milliards de shillings Kenyans par mois, selon l’association des fleuristes du pays.
Ajoutons la fuite des capitaux et les investisseurs qui cherchent des refuges dans les bons du Trésor des États-Unis, la baisse des exportations, et la pression sur le shilling kenyan et l’incertitude devient palpable.
il n’y a pas d’ assurance, pas de position que nous pouvons prendre pour manœuvrer et être dans une meilleure position, » disait déjà le mois dernier Patrick Njoroge patron de la banque centrale kenyanne à propos de la possibilité du Royaume – Uni de quitter l’UE.
Enfin, l’Afrique du Sud pourrait- être, selon des spécialistes, l’économie la plus touchée par la sortie de la Grande-Bretagne. Dés l’annonce des résultats du vote au Royaume – Uni, le rand a plongé au cours des échanges du matin, devenant la monnaie la moins performante après la livre britannique. Au milieu de la matinée le rand a chuté de plus de 7%, sa plus forte baisse en une seule journée depuis la crise financière de 2008. C’est dire…
De plus , les liens étroits entre la Grande Bretagne et l’Afrique du Sud font que leurs entreprises sont cotées à la fois à Johannesburg et Londres. (Le Royaume – Uni est la quatrième plus grande destination pour les exportations en provenance du pays, selon les données de Bloomberg.)
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