Le Bénin a entamé des discussions avec le FMI sur un programme économique triennal éventuel soutenu par le mécanisme de Facilité Elargie de Crédit (FEC). Ceci , dans un contexte économique peu favorable.
Une équipe du Fonds dirigée par Christine Dieterich, chef de mission pour le Bénin, a séjourné à Cotonou du 6 au 18 juin pour entamer des discussions sur un programme économique triennal. Au terme de sa mission Christine Dieterich a tiré la sonnette d’alarme.
« Au cours du dernier trimestre 2015 et du premier trimestre 2016, des contrats ont été signés pour des projets hors budget à hauteur d’environ 24 pour cent du PIB. Ces prêts sont coûteux et ont des échéances courtes. En raison de la classification à tort de ces arrangements comme étant des PPP, les procédures de passation des marchés standard ont été contournées, ce qui soulève des préoccupations graves quant à leur gouvernance et à leur qualité » a soutenu l’économiste..
Très dépendant de son voisin nigérian, le Bénin subit la décélération de la croissance dans ce pays. Le Nigéria est le principal commentaire de Cotonou.
« En dépit de cette politique budgétaire expansionniste, la croissance en 2015 s’est, selon les estimations, décélérée à environ 5 pour cent, alors que s’amorçait un ralentissement au Nigeria – le principal partenaire commercial du Bénin. Pour l’année 2016, avec la poursuite de la décélération de la croissance au Nigeria, la croissance du Bénin devrait se situer dans une fourchette de 4,5 à 5 pour cent » a indiqué madame Dieterich .
En outre, la Chef de mission a attiré l’attention sur l’aggravation depuis 2011 de la pauvreté au Bénin, tout en louant les efforts des autorités pour inverser la tendance haussière du déficit budgétaire et de la dette.
« Le budget rectificatif 2016 est une étape décisive pour ramener la situation budgétaire sous contrôle. Bien que cette rectification de la situation budgétaire soit impressionnante, l’équipe a attiré l’attention sur le fait que la gestion prudente de la trésorerie et le contrôle des engagements seront nécessaires pour le reste de l’année, pour exécuter le budget avec succès. Le gouvernement a pu suspendre la majorité (20 pour cent du PIB) des projets opaques hors budget, vu que leur mise en œuvre n’avait pas encore commencé. Une évaluation de ces projets et de leur financement est en cours, étant donné que ce niveau de dettes supplémentaires à court terme compromettrait sérieusement la viabilité budgétaire et mettrait en péril la stabilité macroéconomique dans les années à venir » a poursuivi dit Christine Dieterich.
D’après le FMI, l’enjeu pour le Bénin est de trouver le bon équilibre entre la préservation de la viabilité de la dette et la satisfaction des besoins d’investissement visant à éliminer les freins à la croissance.
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