La malienne Aminata Dramane Traoré candidate au poste de Secrétaire Générale des Nations unies. L’annonce a été faite par l’intéressée même lors d’un débat intitulé « Déminer les bombes semées en Afrique par l’Occident. »
Activiste, écrivain, altermondialiste, ancienne Ministre de la Culture de son pays, Aminata Dramane Traoré fait partie des femmes africaines dont les idées comptent le plus au monde.
« L’ONU, semble-t-il, est à la recherche d’une femme pour succéder à Ban Ki-Moon. Je n’ai peut-être pas la tête de l’emploi, mais je m’invite dans ce débat ! » C’est en ces termes que madame Traoré a fait sa déclaration de candidature, rejoignant ainsi les 9 autres candidats déjà déclarés.
Cela tombe bien, l’ONU cherche une femme à sa tête. Cependant, la tâche ne sera pas du tout facile pour la malienne. Elle devra rédiger une lettre de motivation, présenter CV et une profession de foi qu’elle adressera à l’assemblée générale des nations unies avant de passer un « grand oral » où pendant deux heures, elle doit s’exprimer sur plusieurs thématiques internationales comme le changement climatique, le conflit israélo-palestinien, les abus sexuels des casques bleus ou encore sur le trafic humain. Ce ne sont pas ces étapes qui rendront la tâche difficile. Au contraire Aminata Traoré a le bagage intellectuel qu’il faut. En effet, elle a fréquenté l’université de Caen en France où elle décroche un doctorat en Psychologie Sociale et un diplôme en Psychopathologie, chercheuse en sciences sociales, elle a travaillé dans le système des Nations-Unies notamment avec le PNUD, enfin, elle a une connaissance géopolitique et sait comment marche le monde. Par contre, quand on sait qu’en dernier ressort, le Secrétaire Général est choisi par le Conseil de sécurité et les membres permanents, Aminata Touré voit deux obstacles se dresser devant elle : La France et la Russie. D’abord, elle a condamné l’intervention militaire de la France au Mali, ce qui lui a valu quelques bisbilles avec Paris allant jusqu’à un refus de visa d’entrée, ensuite ses prises de positions fréquentes dénonçant l’ingérence des pays occidentaux en Afrique, ne sont pas pour plaire à certains. La Russie quant à elle souhaite voir un ressortissant d’Europe de l’Est succéder à Ban Ki Moon.
Cependant, son discours « Une ONU plus autonome et non instrumentalisée par les grandes puissances », plaira à tous ces pays du sud qui tentent d’échapper à la domination occidentale, à tous ceux qui dénoncent l’ultralibéralisme où le tout financier régissant le monde actuel.
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