Albert Zeufack de la Banque Mondiale a invité lundi les africains à construire des villes modernes, connectées et où il fait bon vivre s’ils veulent stimuler la croissance et la productivité.
L’effondrement des prix du pétrole et des matières premières a porté un coup dur aux pays qui en sont richement dotés. Face à ce constat, l’économiste en chef de la Banque Mondiale pour la région Afrique (Il prendra fonction dans quelques semaines) a exhorté les gouvernants du continent noir à saisir le potentiel économique de l’urbanisation et de villes bien administrées.
Albert Zeufack a tenu ses propos alors qu’il commentait au cours d’une conférence de presse, la dernière édition d’Africa’s Pulse, publication semestrielle du Groupe de la Banque mondiale qui analyse les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne.
« Le développement économique rapide de ses agglomérations est une opportunité pour l’Afrique. Lorsqu’elles sont bien gérées, les villes qui se développent rapidement peuvent stimuler la croissance économique et la productivité » a soutenu l’économiste d’origine camerounaise qui avait à ses cotés Chuhan-Pole, économiste en chef par intérim de la Banque Mondiale pour l’Afrique et auteur de la publication, mais aussi Makhtar Diop Vice- Président de l’institution financière. Ce dernier tout en rappelant le fait que les pays soient en train de s’adapter à une conjoncture mondiale économique plus « difficile », a souhaité la mise en œuvre de réformes susceptibles de libérer le « potentiel » de croissance en Afrique et de fournir par exemple une électricité « abordable » à la population.
C’est le grand chantier qui attend l’Afrique si elle veut tirer profit de la croissance des villes car ce n’est pas encore le cas comme le souligne l’Africa’s Pulse.
« les villes africaines n’ont pas encore connu les retombées économiques escomptées, ni tiré parti de la productivité urbaine. Elles souffrent au contraire du coût élevé de la vie, de l’immobilier et des transports. Le logement et les transports sont particulièrement onéreux. Les prix de l’immobilier sont disproportionnés par rapport aux niveaux de revenus (environ 55 % plus élevés). Les transports urbains (véhicules et services) sont 42 % plus chers que dans les autres villes du monde » peut-on lire dans le document.
Par ailleurs, note Africa’s Pulse, en plus des ménages et la population active, les entreprises également souffrent de cette situation.
« Des études réalisées dans plusieurs pays africains confirment que dans les villes africaines, les entreprises du secteur manufacturier paient des salaires nominaux plus élevés que les entreprises d’autres pays dans le monde ayant le même niveau de développement » souligne le texte qui invite les décideurs politiques à régler les problèmes structurels responsables de la mauvaise répartition du foncier, de l’urbanisation morcelée et de la faible productivité.
« Il faut construire des villes qui fonctionnent. Des villes abordables, « connectées », accueillantes vis-à-vis de leurs résidents en leurs offrant davantage d’équipements et de services et favoriser ainsi la croissance et le développement social. Pour se faire, cela demande de réformer le marché foncier en zone urbaine, de réglementer et de coordonner en amont l’investissement dans les infrastructures « a commenté Punam Chuhan-Pole.
Des pays comme le Rwanda se sont inscrits dans cette voie de création de villes intelligentes, le Maroc et le Nigeria également. Au Sénégal l’ambitieux projet de Diamniadio City est à inscrire dans cette dynamique selon le gouvernement du Président Sall.
Crédit photo: revolutions-energetiques.com
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