La capitale Sénégalaise a abrité la semaine écoulée, les premières Rencontres Economiques de Dakar. Deux jours durant, les spécialistes du développement et de la croissance ont échangé sur des questions liées entre autres aux investissements, aux entreprises et à la fiscalité en Afrique. Organisées par le Cercle des économistes, les Rencontres de Dakar se sont penchées sur le mode de financement adéquat pour soutenir des entreprises qui peinent toujours à capturer les ressources financières nécessaire au développement de leurs activités. Il s’agit par exemple de trouver une bonne articulation entre les banques et une finance parallèle incarnée par le secteur informel très présent sur le continent. La solidité de ce circuit parallèle montre à suffisance qu’il répond à un besoin et à une demande qui échappe aux institutions classiques. Dés lors, il appartient à ces dernières de s’adapter.
L’ubersisation ou la mutualisation des biens, des espaces et des outils, nouvelle tendance mondiale, est une réalité ancienne en Afrique et il est déplorable qu’il faille attendre que les pays du Nord la codifient pour s’y engouffrer. En effet, l’économie collaborative a commencé en Afrique depuis des décennies. Lorsque les femmes organisaient des tontines afin de financer leurs activités, le Microcrédit n’était même pas à ses premiers balbutiements.
Le sociologue spécialiste des questions de développement Pascal Oudiane auteur du livre «Comprendre les Investissements au Sénégal » insiste très bien sur la nécessité pour l’Afrique de se concentrer sur ses acquis et de ne pas calquer systématiquement les modèles venus d’ailleurs. Pour lui le Sénégal est un pays paracapitaliste qui vise un taux de croissance de 7% sans prendre en compte le rôle des institutions socio culturelles qui impactent la création de richesses. Pour tordre le cou à cette situation, l’économiste Felwine Sar invite les africains à un changement radical de façon de penser au lieu de courir derrière les indices ou les classements décernés par les institutions financières internationales. Pour l’auteur d’Afrotopia » son dernier ouvrage, les africains doivent penser par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Comment le faire lorsqu’on est encore sous domination ?
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