Felwine Sarr a indiqué mardi que l’Afrique avait l’opportunité d’amener l’humanité vers un projet de civilisation qui prend toute les dimensions de l’homme.
L’économiste qui s’adressait au public convié au Grand Théâtre par le groupe ISM à l’occasion de ses 30 ans, a soutenu que les questions matérielles seront très vite réglées, mais il restera la question de l’être.
« Nous sommes dans un monde où il y’a une prédominance des questions quantitatives sur les questions qualitatives, une prédominance de l’avoir sur l’être. Je suis convaincu que dans quelques années les questions matérielles, les questions sur l’avoir seront réglées, mais que ferons-nous de l’être ? Quel sens donnerons-nous à nos aventures humaines ? » a soutenu l’agrégé d’économie.
Pour le Professeur Sarr, le continent a une opportunité historique afin d’amener le monde à un échelle où les valeurs humaines seront davantage prises en compte. Il appartient à l’Afrique de la saisir.
» C’est l’opportunité d’amener l’humanité à un autre niveau: de ne plus être rivé uniquement aux questions matérielles, mais plutôt de porter un projet de civilisation qui prend toute les dimensions de l’homme. Nous avons les ressources culturelles, spirituelles pour tenir ce discours » a t-il expliqué.
Par ailleurs, Felwine Sarr a invité les africains à sortir de l’attitude victimaire, et de ne regarder l’Afrique que sous le prisme des classements à rattraper, des déficits à combler.
» Le discours que l’on a sur nous même est toujours sur le mode du handicap, du déficit, de la tare. Il me semble qu’il y’a quelque chose à corriger à ce niveau et pour se faire nous ne devons pas réduire la situation de l’Afrique à une dimension économique ou économiste. Il nous faut tenter une autre approche et nous plonger dans quelque chose de plus large… Bien sur les retards, les déficits existent, il ne s’agit pas de les nier. Mais la présence africaine est une présence à soi au meilleur de soi-même » a indiqué l’auteur de Dahij.
Etayant son propos, en bon économiste, avec des chiffres, c’est surtout avec un regard assez philosophique, en tout cas un regard plus englobant, que Felwine Sarr a exhorté les jeunes étudiants présents dans la salle à préparer l’avenir avec sérénité et qu’il soient convaincus que l’Afrique aura une carte intéressante à jouer à l’horizon 2045.
« L’Afrique c’est 30 Millions de Km2, 60% des terres immergées, ,90% des terres arables, 2 Milliards d’individus à l’horizon 2050, la population entre 15 et 45 ans la plus jeune au monde. C’est-à-dire la force vive de l’humanité sera africaine, d’où les nombreux défis en terme d’éducation, de santé, d’infrastructures… Ce qui veut dire aussi que rien d’important ne se fera sans nous, demain. En ce qui concerne les dynamiques culturelles, politiques, sociales, nous auront une place centrale. Toute la question est de savoir ce que nous en ferons de cette place. C’est un fait de l’histoire. Et cela appelle de notre part, une responsabilité autre, que celle de vouloir toujours rattraper uniquement les classements et les retards » a t-il plaidé .
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