L’ancien Premier Ministre du Sénégal Mamadou Lamine Loum a réfuté mardi à l’occasion de la célébration des 30 ans de l’Institut Supérieur de Management (ISM), l’argument qu’utilise beaucoup de personnes pour expliquer le retard de l’Afrique et qui consiste à dire que la Corée était au même niveau de développement que le Sénégal en 1960 et qu’aujourd’hui elle (Corée) est devenue une puissance et le Sénégal quant à elle , ne cesse de reculer.
Pour le dernier Premier Ministre du Président Abdou Diouf, même si le Sénégal et la Corée avaient le même niveau de création de richesse en 1960, comparaître leur évolution est absurde parceque les deux pays n’ont pas les mêmes économies.
« Je crois que on aurait pu poser la même question sur Singapour, la Malaisie, la Thaïlande ou l’Indonésie parce qu’ils ont des tailles comparables au Sénégal et quand on regarde leurs productions de richesse, ces pays étaient à un niveau comparable au notre et certains étaient même derrière nous mais c’est une illusion d’optique que d’en faire un argument pour nous autoflagéler qu’ils nous ont dépassé aujourd’hui, car on ne parle pas, en réalité, des mêmes économies. Ces pays avaient déjà à l’époque un taux d’alphabétisation et de scolarisation plus élevés que les nôtres en 2015. Ils pouvaient comptaient sur un capital humain très éloigné de ce qu’on a en Afrique aujourd’hui » a dit Mamadou Lamine Loum reprenant une question posée quelques minutes avant à Aminata Touré ancienne Premier Ministre qui figurait parmi les invités d’honneur de la cérémonie.
Il a par ailleurs indiqué que le Sénégal était sur le bon chemin mais qu’il faut davantage capitaliser sur la formation et l’éducation avant de songer au développement et réaliser nos ambitions sur le plan industriel.
« C’est un préalable incontournable et on verra les choses allaient plus vite et nous serons dans la même situation que la Chine. C’est comme si vous compariez la Chine et le Sénégal de 1997, ils avaient à peu prés le même PIB, mais la différence est que la Chine venait de terminer toute une révolution qui lui permettait de fabriquer tous les produits de premières générations, de secondes et de troisième génération. Dans le développement d’un pays on devient d’abord une grande économie avant d’en faire profiter aux populations. Il n’y a pas de péril en la demeure » a soutenu l’un des pères du fameux plan Sakho-Loum des années 90 qui avait pour beaucoup d’experts contribué à assainir les finances publiques.
Sous le thème « Afrique et ses Devenirs » le groupe ISM a fêté 30 ans d’existence en demandant en demandant à d’éminentes personnalités parmi lesquelles : Makhtar Diop Vice-Président de la Banque Mondiale, Amadou Kane ancien Ministre des Finances, Fatou Sow Sarr Sociologue ou encore Felwine Sarr économiste, de venir échanger avec les jeunes d’aujourd’hui et futurs responsables d’ici 2045.
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