Rendre professionnellement fort et économiquement à l’abri de toute tentation les animateurs des cellules de marché public est l’objectif avoué du Master de l’Armp qui a fêté ses premiers récipiendaires à Sorano.
L’Autorité de Régulation des Marchés Publics du Sénégal (Armp) souhaite que les spécialistes en passation de marchés publics qu’elle vient de former au niveau des cellules et commissions des démembrements de l’Etat soit pérennisés dans leur poste. Ce sera un moyen de solidifier leurs nouvelles compétences et de permettre une certaine continuité dans l’efficacité des dossiers. Cette accréditation est particulière dans le sens où elle sanctionne le savoir-faire et les compétences et non la présence des participants à des séminaires. Ce qui lui confère un caractère unique.
« Les marchés publics sont perçus comme des outils lourds, un facteur de blocage qui empêche la réalisation, dans un délai raisonnable des grands projets dans la construction du pays. Le dispositif de passation de marchés publics est jugé performant sur la base d’audit de l’OCDE. Il conviendra dorénavant de faire des campagnes d’information et de sensibilisation sur les attributs du système. Toutefois, on convient que le ventre mou du dispositif demeure l’instabilité au niveau des cellules et commission de passation de marché ou la forte mobilité des spécialistes impactent négativement et au quotidien l’expérience et le savoir faire de ceux qui doivent l’animer. Elle engendre l’explosion des budgets de formation donc des taux de remplacement des personnel », a regretté Saer Niang, le Directeur de l’Armp lors de la cérémonie de remise solennelle des accréditations des récipiendaires.
Il souligne que c‘est ce constat qui a donné naissance à cette formation, car clame t-il « l’achat public ne peut être laissé aux mains des amateurs au regard des sommes importantes que nos Etat leur alloue, de loin la plus grande partie de leur budget ».
Ainsi, le programme de manageurs spécialistes en passation de marché initié avec des partenaires canadiens et l‘ENA relève de la volonté de lutter contre le taux élevé de déperdition des agents spécialisés en passation de marché et de stabiliser ces cellules. Le souhait est que les animateurs de ces cellules soient nommés sur des durées suffisamment longues et disposent d’un traitement confortable à la mesure des enjeux. Notamment les risques de tous genres attachés à la profession. « Seuls les spécialistes à l’avenir devraient occuper les missions de coordinateurs des cellules. Cet organe est stratégique. Il est gage de la conformité des règles économiques et synonyme de confiance pour les investisseurs étrangers », a souhaité Saer Niang.
Le défi étant de faire en sorte que la culture du résultat soit le véritable challenge qui interpelle l’administration. « Dans un contexte de mise en œuvre du PSE, il s’agit de donner un signal fort à l’importance la planification, mais aussi sur le soucis de l’optimisation des ressources. Car le PSE appelle d’importants i investissements pour exemple, je citerai les 1045 milliards d’investissement du budget de 2016 que l’Assemblée nationale vient de voter dont les 58% de ressources propres. Avec ces accréditations, nous sommes sûrs que les marchés seront bien exécutés dans les meilleures conditions avec une garantie de transparence et une garantie des ressources qui sont rares » a répondu Birima Mangara. Le ministre du Budget estime que les marchés publics doivent être conçus comme un élément efficace de promotion économique et social de nos pays. Aucune stratégie ne devrait donc les ignorer dans la planification.
Revenant sur la formation, il a souhaité qu’elle ne soit une fin en soi, mais un processus qui permettra au pays de créer une administration accès sur les résultats et au service des citoyens. Le but étant qu’il y ait d’autres spécialistes qui vont aider l’État à garder un même rythme de performance. Il est aujourd’hui difficile de frauder comme il pouvait en être dans le passé a-t-il conclu.
Discussion à ce sujet post