Les femmes veulent « plus » que le Microcrédit, c’est ce qu’a déclaré jeudi Fatou Sow Sarr sociologue et Présidente du Réseau Africain pour le Soutien à l’Entrepreneuriat Féminin (RASEF) lors de la signature d’une convention engageant sa structure à accompagner le Plan Sénégal Emérgent (PSE).
Avec cette convention, le RASEF entend investir des secteurs comme ‘agriculture, la pêche , l’élevage ou encore le tourisme.
C’est devant Mahamad Boun Abdallah Dionne Premier Ministre du Sénégal qui a présidé la cérémonie, que la Présidente de du RASEF Fatou Sow Sarr et le Directeur du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal émergent (BOS) Ibrahima Wade, ont scellé la dite convention dans la salle du Grand Théâtre prise d’assaut dés les premières heures de la matinée par les femmes entrepreneurs.
» Pour l’agriculture,nous voulons rompre avec la logique du micro, (micro -crédit, micro familial, micro investissement). Nous ne voulons pas de petites exploitations parce que d’aprés les experts, en deçà de 5 hectares, il est impossible de s’enrichir » a dit madame Fatou Sow Sarr.
Les femmes veulent participer à l’effort de développement, créer des emplois et s’enrichir dans l’agriculture, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
« Depuis que je suis né, j’ai vu mes parents cultivatrices du Walo travailler la terre sans pouvoir se payer des belles voitures et des belles villas, alors que l’agriculture doit permettre au producteur d’avoir et de belles villas et de belles voitures. Désormais c’est c’est cela notre ambition pour les femmes du Sénégal » a soutenu la sociologue.
Etres présentes dans toute la chaine de valeurs. De la production, à distribution en passant par le financement, les femmes souhaitent entrer de plein pied dans le monde de l’agrobusiness.
Par ailleurs, Fatou Sow Sarr a lancé un véritable plaidoyer en direction des autorités publiques pour que les femmes soient rétablies dans leur droit en ce qui concerne la redistribution de la terre.
» Les femmes sont à la base détentrices de terres. Les berges du Walo appartenaient aux femmes qui cultivaient la patate douce, les citrouilles et autres. C’est l’Etat qui les a exclu de la terre avec l’arrivée de la SAED (Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta) et la décision a été prise de confier l’agriculture aux hommes. Sur les 3600 premières exploitations du Boundou 17 hectares seulement étaient détenus par les femmes. Donc ça ne serait que justice si l’Etat prenait en compte ce processus historique » a plaidé la Présidente du RASEF.
Le Réseau a été créé en 1994 par Adja Dior Diop (sa première Présidente), dans le sillage de la Vème Conférence Régionale Africaine sur les Femmes, rencontre préparatoire à la Conférence Mondiale sur les Femmes tenue à Beijing en 1995. Depuis, Beijing, le RASEF à répondu présent à toutes les grandes rencontres internationales sur la femme et sur le financement des femmes.
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