Le Président Macky Sall est convaincu que la question du terrorisme est liée à la pauvreté et l’exclusion. Le Chef de l’Etat sénégalais s’exprimait lors du panel de Haut-niveau du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique qui se tient à Dakar. Pour Sall, l’aspect militaire dans la lutte contre le terrorisme est le plus faible.
« Le terrorisme prospère là où les théories et les propagandes Jihadistes prennent racines facilement. Ces derniers recrutent dans les milieux défavorisés, là où les gens se sentent exclus. Il est clair donc que le combat contre le terrorisme n’est pas que militaire. Nous devons travailler à donner des perspectives à la jeunesse africaine pour ne pas les laisser aux mains des propagandistes. On doit faire en sorte que l’exclusion sociale soit combattue et faire en sorte aussi que des politiques d’inclusions soient élaborées. Cela commence par la réduction des inégalités, tant en milieu urbain qu’en milieu rural » a dit le Président Sall.
Macky Sall a insisté par ailleurs, sur la nécessité de promouvoir davantage l’intégration africaine, l’emploi et la formation. Pour le Chef de l’Etat, il est également nécessaire d’accroître la coopération entre pays, dans le renseignement par exemple, afin de faire face à une menace mondialisée. C’est-à-dire avec des jihadistes qui recrutent en Afrique, sur internet, les réseaux sociaux et qui peuvent envoyer les jeunes du continent en Syrie, en Afghanistan ou en Irak.
En outre, le Président Sall a invité les pays africains à la formation des imams afin de favoriser un islam tolérant. L’idée du Chef de l’Etat est de développer un discours théologique et philosophique pour contrecarrer les thèses Jihadistes. Il a insisté sur le fait que la plupart des musulmans au Sénégal ont une barrière linguistique avec une religion écrite en langue arabe et beaucoup d’entre eux, dont lui, lisent le coran sans y comprendre grand chose. A ce titre, il s’est insurgé contre le port du voile intégrale.
« Nous ne saurions accepter, chez nous, qu’on vienne nous imposer une autre forme de religion; on n’a pas connu jusque-là qu’un Islam modéré et tolérant, c’est une question de la société toute entière, ce n’est pas seulement celui des Etats. Lorsqu’on voit des formes nouvelles par exemple le port du voile intégral dans la société alors que cela ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à notre conception de l’Islam, nous devons avoir le courage de combattre cette forme excessive de nous imposer une manière d’être. C’est la même logique que je pose également à d’autres modèles que l’on veut nous imposer. Nous ne pouvons pas accepter que des modèles qui viennent de je ne sais d’où soient imposés en Afrique parce que simplement, les Africains sont pauvres. Nous devons le refuser en tant qu’Africains » s’est t-il indigné.
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