Le FMI a classé le Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres de la planète. Autrement dit, le Sénégal fait partie des nations qui produisent le moins de richesses dans le monde. Surpris ?
Un observateur averti des questions économiques s’est demandé à juste titre : quel FMI faut-il croire ? Celui qui saluait le PSE et décernait un satisfecit aux autorités sénégalaises en janvier dernier lors de la visite de Christine Lagarde ou celui qui classe le pays au 25e rang de la pauvreté mondiale ? Le réalisme nous pousse à croire davantage à la seconde option.
Le Sénégal est un pays pauvre. Il ne faut pas se voiler la face. Nous ne sommes pas un pays en voie de développement encore moins en voie d’émergence, tous ces suppositoires que les institutions internationales sortent pour endormir continuellement les dirigeants africains. Ce n’est parce que le Chef de l’Etat a son avion présidentiel que vous êtes émergeant. Le crier sur les toits aussi ne sert à rien. Reconnaître sa pauvreté, c’est vivre, sans populisme aucun, avec les moyens dont on dispose. Le monde des possibles ne s’ouvrira qu’à cet instant.
Le Sénégal est un pays qui vit à l’envers. On construit une autoroute à péage aussi chère qu’inutile alors que la majorité de la population n’a pas de voiture pour l’emprunter. Le Sénégal qui produit, qui travaille aurait préféré voir le chemin de fer parcourir le pays et connecter centres de productions et centres commerciaux. Malheureusement, une autoroute à péage est plus clinquante pour le Sénégal qui fait de la politique et qui veut uniquement engranger des points Doing business. C’est fait, ils ont eu leur bonbon Doing Business. N’empêche le problème reste entier: Nous sommes toujours pauvres ! Les priorités, faut-il le rappeler, sont autant macro que micro- économiques chers Politiques. L’enchevêtrement des 2 est indispensable !
Moralité, les pays africains doivent arrêter de courir derrière les bonnes notes, les indices favorables, les satisfécits des institutions de Bretton Woods et se focaliser sur un seul et unique objectif: régler nos problèmes de pauvres c’est-à -dire, s’intéresser aux réalités quotidiennes des gens. Le développement ce n’est pas uniquement les grands agrégats économiques. Il est également la somme de toutes ces petites activités pour lesquelles des citoyens se lèvent chaque matins. C’est la PME de transformation de fruits locaux en jus, c’est la PMI de chaussures de Ngaye-Mekhé, c’est la restauratrice du marché Tillene, ou encore la Très Petite Entreprise (TPE) spécialisée dans la vente des produits de la mer.
Les grands discours et les grands projets sont importants parcequ’ils font rêver, galvanisent et mobilisent mais seuls les petits ruisseaux font les grandes rivières. Il est temps de se remettre à l’endroit !
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