Avec la conférence de haut niveau sur l’agriculture qui va s’ouvrir à Dakar, la semaine peut-être décisive pour le continent. Décisive en ce qu’elle peut consacrer la réelle prise de conscience des dirigeants sur la nécessité de donner une place centrale à l’agriculture.
Comment un continent avec 65% de terres arables, avec autant d’eau et d’ensoleillement, peut-il importer pour 35 milliards de dollars de denrées alimentaires par an ? C’est,entre autres, à ce genre de question posée par Akinwumi Adesina Président de la BAD que le sommet de Dakar va tenter de répondre. L’enjeu est énorme. Il s’agit de donner à manger à 1 milliard d’africains et même plus… Si la question d’Akinwumi Adesina trouve réponse, l’Afrique pourra nourrir 9 Milliards d’individus. Celui qui, à l’époque où il était ministre de l’agriculture de son pays le Nigéria a révolutionné le secteur, est un homme ambitieux et qui a foi en la terre. Aujourd’hui à la tête de la banque panafricaine, Adesina veut convertir les dirigeants du continent à sa religion: L’agriculture, les campagnes, la ruralité comme moteurs du développement de l’Afrique.
Selon la FAO, il existe plus de 500 millions de petites fermes familiales dans le monde qui constituent plus de 98 % des exploitations agricoles et assurent au moins 56% de la production agricole. En dehors du nombre absolu d’exploitations, les agriculteurs familiaux travaillent également sur une part importante des superficies agricoles du monde. 85 % en Asie, et pas moins de 83 % en Afrique.
A partir de là, il est clair, que l’accent doit être mis sur le développement des petites fermes. Les aider à mieux utiliser leurs sols, à mieux maitriser les circuits d’écoulements de leurs produits ect… Il y’a véritablement une adéquation à trouver entre l’esprit de la ferme familiale dans son milieu rural et traditionnel, et l’agro-business moderne.
Le marché de l’alimentation et de l’agro-industrie pourrait atteindre 1 billion de dollars d’ici 2030. L’Afrique avec tous ses atouts, a un boulevard pour tirer son épingle du jeu. Maintenant la seule question qui vaille est de savoir si, le boulevard va être pris par les gouvernants africains pour améliorer les conditions de vie de leurs citoyens ou par les multinationales pour satisfaire leurs actionnaires ?
Amadou Bator Dieng
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