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L’eau est vitale :
Toutes les études faites ces dernières années place l’Eau au centre des problématiques pour tous les états. Elle a fini par devenir une question de sécurité nationale qui va jusqu’à affecter les rapports entre états. On estime à plus de 3,6 millions le nombre de personnes qui meurent, chaque année, de maladies hydriques (choléra, typhoïde) ou liées à un environnement insalubre, l’Eau est vitale.
Pour un citadin, elle est primordiale. Depuis que l’Homme s’est sédentarisé, il n’arrête de créer des ouvrages toujours plus perfectionnées pour pourvoir à ses besoins en eau. C’est dans ce sens que le Sénégal s’est inscrit depuis la dernière réforme institutionnelle de 1995 et qui voit ce secteur partagé entre l’Etat, La Sones et la Sde.
Mais aujourd’hui, derrière cette pénurie d’eau que connait Dakar, se cache les limites de notre administration sur les questions de sécurité nationale.
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Quand le manque d’eau devient un problème de sécurité nationale :
Gouverner, c’est prévoir. Il nous faut aujourd’hui, plus que jamais, repenser notre stratégie de sécurité nationale si tant qu’il est, il en existe, élaborer des scénarios de catastrophe et dégager des options viables qui nous permettent d’anticiper, ou d’avoir des réactions rapides aussi bien pour les menaces hostiles que pour les catastrophes naturelles et celles involontaires, comme cette coupure d’eau qui dure depuis une semaine bientôt. Les incertitudes qui pèsent aujourd’hui sur l’évolution de tout pays, et leur fort degré d’imprévisibilité obligent à prendre en compte le risque d’accidents ou de ruptures stratégiques.
Certains événements peuvent constituer de véritables ruptures, entraînant, lorsqu’elles surviennent, une transformation radicale des habitudes, des natures et des fondements de la nation. C’est le cas aux Usa au lendemain du 11 septembre leur sécurité civile et aérienne a connu une révolution sans précédent et en France le scandale du sang contaminé a contraint Laurent Fabius, Premier ministre de l’époque, de partir et a vu la mise de nouvelles règles dans le domaine de la santé. Hélas, de la léthargie des autorités on en déduit que cet électrochoc qu’aurait pu constituer ce dysfonctionnement dans la distribution d’eau dans la capitale ne le sera pas. Ils sont trop préoccupés à s’occuper de questions politiciennes.
La prise en compte de ces risques impose de développer non seulement des capacités de prévision et de connaissance, mais également des capacités d’adaptation et de réaction rapides. Les unes comme les autres doivent être à la base de notre stratégie de sécurité et recevoir une très haute priorité dans l’effort que nos élus locaux consentent pour notre défense et notre sécurité.
Ces mêmes événements impliquent de développer également la polyvalence des forces armées comme celle des dispositifs de sécurité intérieure et de sécurité civile. Les moyens militaires ou de sécurité doivent en effet pouvoir être employés dans des contextes très différents et être capables de faire face, à bref délai, à des changements dans l’intensité des risques auxquels ils peuvent être exposés à l’occasion de leurs engagements. Cette préoccupation nous semble être prioritaire à la création de l’agence de sécurité de proximité qui finalement n’a d’objectif que de satisfaire un certain clientélisme tant son objet a été flou.
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Les impacts néfastes sur la santé publique
Notre capitale n’est pas la plus pourvue en installations sanitaires. Et il est connu que le manque d’eau potable entraîne la propagation de maladies hydriques, telles que les diarrhées et le choléra. Cette situation risque donc de poser un problème réel de santé publique si le service d’hygiène n’est pas mis en branle dans les quartiers où l’eau de pluie reste stagnante. Sans oublier que cette pénurie arrive à une période où le paludisme fait des ravages dans nos quartiers. Notre alerte a pour but d’attirer l’attention du gouvernement sur l’impact probable de cette pénurie sur notre santé publique. Des préoccupations qui prennent tout leur sens quand on voit la léthargie des services sécurité civile.
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Alertes et conclusion
Dans cette situation ou nous aurions attendu de nos autorités une communication constante, sentir un dispositif de crise et un empressement de venir bout à ce problème que rencontrent nos compatriotes, nous élevons la voix et nous indignons de cette quasi indifférence qui frise la conspiration d’état. Et se pose à notre niveau les questions suivantes :
- Dans un monde où on anticipe déjà sur des évolutions cosmiques majeures qui surviendront dans des millions d’années. Comment ne pas avoir prévu qu’une conduite, aussi importante dans le réseau de distribution d’eau de la Capitale, ne soit mieux protégée ?
- Comment n’avoir jamais pensé à une solution de secours en sachant que le problème se trouve à la source, juste à quelques 200 km de la capitale ?
- Pourquoi il y a autant de flou et de négligence sur la gestion du problème ?
Ce manque de prospective de la part de notre Etat est intolérable sur les questions de sécurité civile. Il est pourtant facile de faire des projections réalistes, de les éprouver et de dégager des voies de sorties de crise rapide.
Sur des questions comme le barrage de Diama, en sachant qu’une rupture de barrage finit presque toujours par arriver, qu’elles sont les risques, les zones où il ne faudrait pas être, avons-nous un plan d’alerte, de combien de temps disposerait-on pour prévenir les populations et éventuellement les déplacer.
Sur les industries qui utilisent des produits chimiques, qu’elles sont les risques en cas de catastrophe majeure sur les populations ? Comme ce fut le cas de la Sonacos en 1992, ou plus récemment et sous d’autres cieux avec la catastrophe de Fukushima au Japon.
Que se passerait-il pour le Sénégal en cas de sabotage ou de contamination volontaire du réseau de distribution d’eau ?
Le manque de prospective de l’Etat explique également que des immeubles s’écroulent, quasiment, tout le temps mettant en danger les populations. Que des moyens de transport à la limite du ridicule fassent tout le temps autant de mort sur nos routes.
Quelques recommandations :
Nous recommandons ce type de dispositif avec les objectifs suivants :
- Les objectifs de la gestion des risques de sinistre liés à une pénurie d’eau sont les suivants :
- diminuer la vulnérabilité des personnes et des biens;
- apprécier, traiter et diminuer les risques de pénurie d’eau;
- mettre en place les mesures de prévention, d’intervention et de rétablissement requises;
- maintenir les activités et les services essentiels;
- identifier les acteurs à l’externe et les intégrer à la démarche de planification.
- Les objectifs de la gestion des risques de sinistre liés à une pénurie d’eau sont les suivants :
- Établir une cartographie nationale du réseau d’acheminement de l’eau et du nombre de stations d’épuration disponibles, du nombre de traitements journaliers et du type d’équipement utilisé; Voir à la création d’un outil informatique pour faciliter le repérage des dysfonctionnements des installations;
- Évaluer les impacts pour les services d’un établissement qui nécessitent de l’eau potable (stérilisation, laboratoire, soins particuliers, etc.);
- Renforcer auprès du Centre de sécurité civile l’importance du mécanisme d’alerte lorsqu’une problématique survient sur le réseau d’eau;
- Etudier la mise en place d’une cellule «technique» afin de recueillir le plus d’information possible dès le départ d’une telle crise concernant la qualité de l’eau et d’anticiper les scénarios possibles pour assurer la continuité du service.
Avec la représentation:
- Sde, Sones
- Association des consommateurs Ascosen et autres…)
- La sécurité civile
- Laboratoire de santé publique.
- Etc.
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