Réussir Business : Pouvez-vous nous rappeler l’intérêt que revêt pour la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), l’organisation du FRADD qui célèbre cette année sa huitième édition ?
Jean Paul Adam : « L’un des grands résultats attendus de ce forum, c’est de reconnaître les spécificités régionales. Surtout que l’Afrique a des défis très spécifiques. Dans le changement climatique par exemple. Dans le Forum mondial il y a quand même cette reconnaissance des différences régionales. Malgré le fait qu’il y ait une considération des messages qui viennent de toutes les régions. Je crois que les forums récents ont quand-même su garder cette spécificité africaine dans les messages consolidés. L’importance de ce processus, c’est de faire le point sur la mise en œuvre des ODD en Afrique. Et, aussi, surtout de reconnaître les raisons des écarts. Et, je crois que dans ce forum, c’est de voir que l’Afrique par exemple a mieux géré la pandémie de la COVID-19 qu’on aurait pensé.
Par contre, économiquement, l’Afrique a une relance plus difficile, il faut le reconnaître. Et, c’est en partie structurel, c’est lié aux économies africaines, parce que les pays africains dépendent souvent des exportations des matières premières, dont le marché international n’est pas aussi stable qu’on aurait souhaité et qui créé un problème pour les gouvernants en ce qui concerne les revenus. Et, alors, je dirai que, c’est très important puisque le forum de haut niveau est plus généralisé. Je sais que lors du forum mondial, la Commission Économique pour l’Afrique et le Rwanda qui assure l’actuelle présidence du FRADD va défendre avec fermeté la spécificité africaine.
Qu’a pu tirer l’Afrique de l’organisation des FRADD ?
Jean Paul Adam : « Je crois qu’il y a des opportunités surtout à mieux mesurer la mise en œuvre des ODD. Par exemple on a vraiment bâti les compétences en statistiques. Nous avons beaucoup amélioré nos capacités en statistiques. C’est-à-dire de mieux connaître là, où on est. Et, quand on connaît mieux où on est, ça nous permet de mieux identifier les ressources additionnelles qui sont nécessaires. Et les stratégies, les politiques nécessaires pour nous amener là où nous voulons être.
Une Afrique intégrée ce serait un bon départ qui va permettre une certaine prospérité, des échanges. C’est dans le cadre des échanges entre les pays africains mêmes, jusqu’à l’industrialisation exporter nos produits transformés pour avoir créé plus de revenus transformés, on a plus de moyens plus d’argent. Mais, maintenant avec la COVID on a l’impression que ces deux années, non seulement on a stagné, mais le peu de ressources qu’on avait engrangé on les a dépensés pour acheter des vaccins pour nourrir les plus vulnérables, une situation inquiétante.
L’Afrique de l’Ouest a été lourdement secouée ces derniers temps par des foyers de tensions (Guinée, Burkina, Mali). Dans ce contexte -là est-ce qu’on a la chance d’atteindre les ODD ?
« Certainement, nous avons encore 8 ans pour arriver à l’échéance de 2030. Maintenant vu le coup qu’on a pris à travers le COVID, cela incite a un peu de pessimisme. Surtout parce que le modèle actuel, n’est pas adapté à la réalité économique mondiale. Je crois qu’en Afrique, malgré que, c’est difficile, c’est possible, si on change le modèle économique. Si on arrive à utiliser les nouvelles technologies. Si on arrive à renforcer les capacités de nos populations. On peut changer la donne, on peut avoir une accélération très forte. Alors, et, ce n’est pas parce que, c’est difficile qu’il faut arrêter ou qu’il faut réduire l’ambition. Au contraire, c’est le moment d’accélérer, c’est le moment de reconnaître quelles sont les raisons pour la problématique et investir justement dans les modèles de transformation ».
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