Le Point Economique de la Direction de la Prévisions et des Etudes Economiques (DPEE) portant sur les « Résultats du Plan Sénégal Emergent (PSE) en deux ans de mise en œuvre », s’est tenu vendredi à Dakar. Si le gouvernement se décerne un satisfecit, beaucoup d’observateurs ont tenté de nuancer ce qui semblait aller vers une certaine euphorie.
Deux après son lancement, le PSE commence à produire ses premiers effets. C’est en résumé le message qu’Amadou Ba Ministre de l’économie, des Finances et du Plan a voulu faire passer en présidant l’ouverture solennel du Point Economique de la DPEE.
« Il faut noter que les agrégats macroéconomiques et sectoriels sont favorables, de même que les évolutions récentes et à court-terme de l’activité économique » a dit le Ministre. Se voulant plus convaincant, Amadou Ba a évoqué la bonne perception qu’ont désormais les partenaires extérieurs sur l’économie sénégalaise.
« L’agence de notation américaine Moody’s a classé le Sénégal en tête de vingt-deux pays africains, pour la qualité de ses performances économiques. Nos perspectives économiques à moyen-long terme, classées positives par les organisations africaines et internationales, sont meilleures que celles d’autres pays du continent pourtant plus riches. Le Sénégal est également l’un des rares pays africains reconnus pour sa capacité élevée de gestion de la dette » a t-il énuméré.
A la suite du Ministre, Pierre Ndiaye Directeur Général de la DPEE a dans une brève présentation de la situation économique du Sénégal a annoncé entre autres qu’une croissance de 6,6% pourrait être attendue en 2016. Un enthousiasme et un optimiste que l’ancien Ministre du Budget Ibrahima Sarr ,venu prendre part à la rencontre, à fortement nuancé. Il faut dire que pour cette présentation, la DPEE a amené une innovation de taille en accompagnant le Point Economique d’un panel composé de personnalités de haut rang parmi lesquels, le Professeur d’économie Moustapha Kassé.
Pour Ibrahima Sarr, même si le PSE est une bonne alliance entre le secteur public et le secteur privé, il est encore trop tôt pour parler de bilan.
» Dans 4 voire 5 ans, on pourra parler de bilan et avoir une idée précise de l’effet du PSE. Pour le moment, l’embellie actuelle est surtout due à une conjoncture internationale dont le Sénégal est encore très dépendant » a soutenu le commis de l’Etat aujourd’hui qui poursuit une expérience dans le secteur privé.
A titre de recommandation, monsieur Sarr a invité les autorités à accentuer leurs efforts pour une meilleure gestion de l intégration de notre pays à l’économie mondiale. Enfin, revenant sur la croissance, il a exhorté le gouvernement à aller au delà… »La croissance c’est bien, mais ce qui est mieux c’est le bien être » a conclu Ibrahima Sarr.
Aprés lui, Boileau Loko, représentant résident du FMI au Sénégal tout en réitérant les propositions de monsieur Sarr concernant la nécessité de mettre en avant le bien-être des populations a invité à la plus grande vigilance.
» Le plus difficile n’est pas d’aller au sommet, le plus difficile et d’inscrire la performance dans la durée dans des contextes de fragilités où tout peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre » a dit Boileau Loko.
Au total, l’ensemble des participants à ce Point Economique ont salué la démarche de la DPEE en organisant ce panel et en conviant des experts et acteurs de l’économie. Par ailleurs, ils ont presque tous insisté sur la nécessité de communiquer davantage sur les enjeux du PSE.
Dans cette perspective, Mor Talla Kane Directeur Exécutif de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES) a plaidé pour un PSE local. Autrement dit, l’idée est pour lui de favoriser un PSE décliné et ancré dans les différents terroirs du Sénégal afin que les citoyens se sentent concernés et s’approprient le plan.
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