Les conclusions des Perspectives économiques en Afrique 2016, publiées aujourd’hui à Lusaka, à l’occasion des 51es Assemblées générales annuelles du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), pointent la résilience des pays africains et tirent la sonnette d’alarme sur le développement non maîtrisé des villes du continent.
En 2015, les flux financiers nets en direction de l’Afrique ont été estimés à 208 Milliards USD, soit 1.8 % de moins qu’en 2014 sous l’effet d’une contraction de l’investissement. À 56 milliards USD en 2015, l’aide publique au développement a toutefois augmenté de 4 %, les envois de fonds restant la source de financement extérieure la plus stable et la plus importante, à 64 Milliards USD en 2015.
Les Perspectives économiques en Afrique sont publiées tous les ans par la BAD, le Centre de Développement de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE), et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Commentant le rapport, Abebe Shimeles, Directeur par intérim, Recherche Développement, à là banque panafricaine, a salué la résilience de certains Etats et plaidé pour pour une croissance plus inclusive.
« Les pays africains, parmi lesquels figurent des champions de la croissance mondiale, ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle face à l’adversité économique internationale. Transformer cette résilience durable en une amélioration des conditions de vie des Africains nécessite une intervention dynamique des pouvoirs publics, visant à promouvoir une croissance plus rapide et plus inclusive » a t-il soutenu.
Une croissance plus rapide pour prendre en charge l’explosion attendue des villes en Afrique. Selon le rapport, d’ici 2050, deux tiers des Africains devraient vivre dans des villes. Les formes que prendra l’urbanisation en Afrique seront par conséquent déterminantes pour la croissance et le développement futurs du continent.
La population urbaine a doublé entre 1995 et 2015, année où elle a atteint les 472 Millions d’habitants. Si en Asie par exemple, la transformation s’est faite lentement, en Afrique elle progresse à pas de géants . l’absence de planification urbaine a entraîné un étalement urbain coûteux.
« À Accra, au Ghana, par exemple, la population a presque doublé entre 1991 et 2000, passant de 1,3 Million à 2,5 millions d’habitants à un taux de croissance annuel moyen de 7,2%. Au cours de la même période, la zone bâtie d’Accra a triplé, passant de 10 mille hectares à 32 mille hectares avec un taux annuel moyen de 12,8%. « explique le rapport.
Pour les auteurs, l’urbanisation est une « mégatendance » qui modifie en profondeur les sociétés africaines. Deux tiers des investissements dans les infrastructures urbaines nécessaires à l’horizon 2050 doivent encore être faits. Des politiques urbaines nouvelles et de « vaste portée » sont nécessaires également pour transformer les villes africaines en moteurs de croissance et de développement durable à l’échelle du continent.
Enfin, le rapport révèle que la croissance moyenne du continent devrait rester modeste, à 3.7 % en 2016, avant de se redresser à 4.5 % en 2017, sous réserve d’un renforcement de l’économie mondiale et d’une remontée progressive des prix des produits de base.
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