La zone franc est un espace inédit. Constituée par les anciens territoires français, qui, après les indépendances ont décidé de confier leur destin monétaire à la puissance coloniale, la zone franc n’a pas son équivalent au monde.
D’abord parce que la politique monétaire du continent (zone franc) se décide ailleurs, ensuite l’obligation de dépôt de garantie au trésor français d’un montant &équivalent à 50% des réserves de change des 14 pays de la zone CFA est incongrue. Cette masse monétaire qui constitue le compte d’opérations des pays de la zone CFA représentait, en 2015, 14 Milliards d’euros soit 9.170 milliards de FCFA. De quoi financer largement les investissements dont l’Afrique à besoin. Enfin, c’est la preuve que l’aide publique au développement n’est qu’une pommade pour faire passer la pilule.
A qui la faute ? Souvent, on pointe du doigt l’ancienne puissance coloniale du doigt mais cette dernière botte en touche. « Les pays africains sont souverains et il leur appartient de décider de leur avenir. La France est toujours ouverte pour discuter des évolutions possibles du Franc CFA» disait récemment Michel Sapin Ministre français des comptes publics. Réponse diplomatique ou sincère ? Ce qui est sûr, c’est que les pays de la zone franc ont une opportunité avec une telle position de Paris. Certains Chefs d’Etats africains osent le débat depuis quelques temps. Seulement, les Présidents Deby du Tchad ou Bongo du Gabon qui ont un moment tapé du point sur la table pour dénoncer l’obligation de dépôt et les montants exigés par la France, semblent plus jouer sur des cordes populistes pour épater leur électorat, et par la même occasion envoyer des menaces à peines voilées aux dirigeants français qui profitent bien de cet ingrédient capital de la cuisine françafricaine pour parler comme l’écrivain Almamy Wane.
En attendant, seul le peuple trinque sans savoir à quelle sauce, il va être mangé à la prochaine étape. Le fait est que ceux qui ne veulent pas voir le système monétaire de la zone franc changer sont toujours d’excellents prospectivistes pour endormir les opinions africaines. Un coup, c’est les pays moins avancés, un autre pays en voies de développement et aujourd’hui pays émergents.Tous ces termes pour ne pas dire « Pays éternellement pauvres». Les choses changeront lorsque ces pays commenceront à définir ce qu’ils sont véritablement. Ce n’est pas demain la veille….
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