Les prévisions de croissance de l’Afrique subsaharienne restent « moroses » pour 2016 révèle la dernière édition d’Africa’s Pulse, publication semestrielle de la Banque Mondiale qui analyse les perspectives économiques de la région.
Présentée lundi au cours d’une vidéoconférence depuis Washington par les différents responsables de l’institution financière, Africa’s Pulse souligne que les perspectives de 3,3 %, sont bien en-dessous du fort dynamisme que la région affiché de 2003 à 2008 avec un taux de 6,8 %.
« L’activité économique a ralenti en Afrique subsaharienne avec en moyenne une croissance du PIB de l’ordre de 3,0 %, au lieu des 4,5 % enregistrés en 2014. Il s’agit du taux de croissance le moins élevé depuis 2009 » a estimé Chuhan-Pole, économiste en chef par intérim de la Banque mondiale pour l’Afrique et auteur de cette publication.
Cette mauvaise performance tient pour elle à l’effondrement des cours des matières premières– en particulier ceux du pétrole qui ont chuté de 67 % entre juin 2014 et décembre 2015 – et à l’atonie de l’économie mondiale, surtout du côté des marchés émergents. Selon la responsable de la Banque Mondiale, ces résultats tiennent également à la sécheresse, à l’incertitude politique et les menaces sur la sécurité nationale.
Seule lueur d’espoir développe Chuhan-Pole, la croissance économique devrait dans l’ensemble rebondir en 2017 et 2018 pour atteindre 4,5 %. Toutefois, l’économiste préconise des réformes structurelles dans l’agriculture mais aussi dans la capacité des Etats à mobiliser les ressources nationales notamment par la levée des impôts. Il s’agit pour l’économiste de diversifier les sources de capitaux et de rationaliser les dépenses publiques.
Dans le même élan, Makhtar Diop Vice-président de la Banque Mondiale venu prendre part à la conférence de presse, a invité les Etats africains à mettre en œuvre des politiques audacieuses pour libérer le potentiel de croissance du continent afin de faire face au ralentissement économique actuel.
« Les pays sont en train de s’adapter à une conjoncture mondiale économique plus difficile mais gouvernements devront redoubler d’efforts pour mobiliser davantage leurs ressources nationales. Cette tendance à la baisse des cours des matières premières, en particulier ceux du pétrole et du gaz, rend nécessaire la mise en œuvre de réformes susceptibles de libérer le potentiel de croissance en Afrique et de fournir une électricité abordable à la population » a soutenu le dirigeant.
En attendant, on a le sentiment au sortir du point de presse, qu’un climat d’incertitude plane sur l’avenir économique du continent d’où la prudence à laquelle invitent les autorités de la Banque Mondiale. La rigueur avec son lot de coupes budgétaires serait-elle de retour ?
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