Panama, pays d’Amérique centrale est devenu depuis quelques jours la direction vers laquelle se tournent tous les Etats, tous les peuples, toutes les entreprises ou associations qui se sont sentis un moment floués sans pouvoir apporter une once de preuve contre leurs supposés spoliateurs. Le scandale « Panama Papers » ou comment des individus ou des sociétés ont via le offshoring détourné de l’argent, vient de jeter une lumière crue sur le monde opaque des paradis fiscaux pour reprendre le terme du journal français le Monde qui est à la base de ces informations. C’est quoi le offshoring ? En anglais offshore veut dire « au large » ou « externaliser ». On parle d’offshoring lorsqu’une société est ouverte dans un endroit autre que son lieu d’activité principale pour optimiser sa fiscalité. Ce n’est pas une pratique illégale, mais dés lors qu’une telle initiative est prise sans avertir les services d’impôts de son pays, la fraude s’annonce. Les personnes qui souhaitent blanchir de l’argent, remettre des fonds sales dans le circuit financier normal ou investir en toute discrétion, les sociétés offshore des paradis fiscaux sont la voie indiquée.
En effet, avec 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), le Monde a eu accès à une masse d’informations inédites. Il s’agit de 11,5 Millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. C’est la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias. Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs. Plusieurs personnalités africaines ont été citées dans le scandale dont Karim Wade ancien Ministre des Transports , de l’Energie, des infrastructures et de la coopération.
Aujourd’hui, le scandale « Panama papers » appelle un sursaut citoyen pour exiger plus de transparence dans la gestion des affaires des Etats mais aussi pour exiger des entreprises plus de clarté. Si rien n’est fait, le système frauduleux va muter d’ici peu. De toute façon, il a toujours fonctionner ainsi. A chaque fois que des médias mettent en évidence ses pratiques désastreuses pour l’économie des pays (surtout pauvres), elles ont le don d’évoluer vers une autre forme.
Discussion à ce sujet post