L’accident survenu mercredi dernier à Dakar a été mortel. Deux soeurs d’une même famille, sont mortes, tuées par un chauffard. Elles viennent s’ajouter à la trop longue liste de personnes que la route prend à longueur d’année, sans que rien ne soit fait pour en réduire le nombre. Ce qu’il s’est passé, sur l’autoroute dakaroise ne surprend que l’hôte étranger. Un chauffard plus pressé que tout le monde qui fait demi-tour sur la route ou ayant peur de rater sa sortie, qui change subitement de voie, sont des scènes quotidiennes dans la capitale. Parfois ça passe et d’autres fois ça fait des morts… Fataliste, le Sénégalais s’en remet à Dieu, mais Dieu n’a rien à voir avec l’indiscipline, l’incompétence, l’inconscience et l’impunité.
Le sous-développement ne peut pas tout excuser souligne le citoyen aux banalités intelligentes. Les délestages de courant oui, le manque d’eau oui ! Si tous problèmes peuvent s’expliquer, en partie, par notre niveau de pauvreté, on ne peut en dire autant des accidents de la route. Personne ne peut accepter que les autorités publiques ne fassent rien pour faire revenir l’ordre sur les routes alors que sur cette question, au moins, elles ont de la marge pour agir ! Oui, il est possible d’agir. C’est sur ce terrain surtout que les citoyens vous attendent, pas sur un embellissement de Dakar. Messieurs les gouvernants, les sénégalais n’ont pas besoin de vos autoroutes, de vos ponts et de vos échangeurs ,dont vous vous vantez sans cesse, comme mouroirs ou cimetières. Au lieu de vous opposer à un maire pour embellir sa cité, vous avez un gros chantier qui vous tend les bras et qui n’attend que votre action : La sécurité routière !
En 2002, Jacques Chirac est Président de la République française. Face à l’hécatombe routière que connait son pays, avec plus de 8000 morts sur les routes chaque année à l’époque, il fait de la sécurité routière une priorité. Résultat : La France connait entre 2003 et 2007, un recul de -40 % de morts sur les routes. Aux dirigeants sénégalais qui aiment tant citer leurs homologues de l’Hexagone, dites leurs qu’ils ont bien le droit de les singer quand c’est positif et utile. Le peuple ne vous en tiendra pas rigueur pour cette fois.
« Les accidents de la circulation ne peuvent être regardés comme le fruit d’un hasard malheureux ou une incidence de la modernité. Nous ne devons jamais nous résoudre à voir des vies brisées, des familles endeuillées et des êtres mutilés par le non-respect du code de la route et l’inconscience de la vitesse. Il n’y a pas de fatalité, pourvu qu’il y ait une volonté. » Jacques Chirac.
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