En renonçant à son bonus suite aux mauvais résultats de son entreprise, Tidjane Thiam le patron du Crédit Suisse vient d’administrer une leçon non seulement aux dirigeants des grandes boites européennes, mais aussi à tous ces dirigeants africains, dans le public comme dans le privé, qui ne s’occupent que du « comment augmenter leurs revenus ».
« Je ne peux pas exiger des sacrifices des autres et n’en faire aucun » a expliqué le dirigeant du numéro deux bancaire helvétique au SonntagsZeitung. Ils doivent bien être dans leurs petits souliers ces responsables politiques africains, toujours enclin à demander des efforts au citoyen et à sucer le contribuable.Rarement, pour ne pas dire jamais, ils ne leurs viendraient à l’esprit l’idée de faire un « geste » pour soulager le peuple ne serait-ce que symboliquement ! Il y’a eu certes Moustapha Niasse du temps où il était Ministre des Affaires Etrangères et Iba Der Thiam lorsqu’il était député,qui avaient renoncé à leurs salaires pour soutenir des étudiants, mais c’est trop peu pour un pays comme le Sénégal.
A propos de Tidjane Thiam,certaines mauvaises langues diront : « c’est normal, sa boite le Crédit Suisse a essuyé une perte nette de 2,94 Milliards de Francs. » Ce qu’ils ignorent ou feignent d’ignorer est que si cette nouvelle s’est retrouvée à la Une des journaux du monde, c’est parce que le fait sort de l’ordinaire surtout au moment où les bonus et les fameux parachutes dorées sont devenus des pratiques autant banales que scandaleuses.
On aurait bien aimé entendre un homme politique, un Premier Ministre ou un Directeur d’une société nationale nous dire un jour : « Suite aux inondations, je renonce à mes indemnités » mais on peut rêver…et comme le dit l’écrivain Almamy Wone qui vient, cela dit en passant, de faire paraître un ouvrage intitulé la cuisine françafricaine aux Editions Harmattan : « Pour faire de la politique, il faut aimer les gens…».
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