II y’a trop de voitures dans cette ville. C’est la réaction la plus entendue lorsque l’on fréquente régulièrement les artères de Dakar. En effet, depuis que le Président Sall a abrogé la loi interdisant l’entrée sur le territoire sénégalais des véhicules de plus de cinq ans, (la ramenant à huit ans), la capitale étouffe. Tout le monde semble avoir pris la mesure du phénomène mais, les autorités publiques semblent manquer de solution. Seulement, sur les 9 millions de déplacements par jour constatés par une étude du Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CTUD), seul 20% se font par des véhicules motorisés. Dans ces 20%, les transports en commun se taillent la part du lion avec 80%. A partir de là, dire que ce sont les transports en commun qui sont la cause du mal, il n’y a qu’un pas, mais évidemment ce n’est pas bien une idée raisonnable. Dans un pays pauvre, le transport en commun est plus qu’une nécessité et donc comme on dit: abondance de biens ne doit point nuire… Finalement le problème reste entier.
Le fait est que, plus aucun conducteur ne peut plus vaquer à ses occupations, respecter ses rendez-vous, sans prendre un quart d’heure, voire plusieurs quart d’heures d’avance, au risque d’arriver en retard. L’impact de la mobilité urbaine sur l’économie est certainement plus que négatif. Faut-il revoir ? Peut-être, mais que dire à ces milliers de sénégalais sans grande fortune et qui ont besoin de véhicule pour se déplacer ? Que dire à ces foyers pas riches et qui souhaitent pouvoir voyager en famille ? Faut-il augmenter les routes, les agrandir ? Certains répondront à juste titre que les ponts et échangeurs, les tunnels et ronds-points construits à coup de Milliards sous le régime libéral sont encore là et n’ont pas fait avancer le schmilblick pour autant. Reste alors une seule issue, plus juste et plus accessible et jusqu’ici moins utilisé : Faire régner la discipline sur les routes. En effet, l’indiscipline est devenue une religion et un art de vivre dans la circulation dakaroise. Ironie du sort, on recommanderait même au conducteur occidental séjournant à Dakar de faire fi du code pour ne pas causer d’accident.
Pour revenir à plus de discipline sur les routes, il est important entre autres propositions de revoir l’examen du permis de conduire. Comment peut-on délivrer un permis de conduire sur un créneau bien fait ? Oui, l’examen de conduite se résumait jusqu’à un passé récent au créneau. C’est un scandale ! Le créneau est une manœuvre comme les autres, tandis que conduire, c’est savoir partager la route. Il doit y avoir de la générosité, du cœur mais surtout il doit y avoir un grand respect du code de la route. Malheureusement, on semble être au pays du bordel organisé et de la non-sanction. C’est pourquoi, les esprits éclairés ont pris peur à l’annonce de la découverte d’une quantité importante de gaz et de pétrole dans le sous-sol « sénégalien ».
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