La promotion de l’emploi des jeunes et des femmes au Sénégal, voilà une des sur-priorités du chef de l’Etat sénégalais. Et si ficeler des projets est une chose, trouver le financement nécessaire en est une autre. C’est tout le sens de l’apport du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) au gouvernement du Sénégal. Les deux parties ont signé un accord de prêt d’environ 16 milliards de francs CFA, pour le financement du Projet d’appui à l’emploi des jeunes et des femmes. Selon Mme Leila Mokaddem, Représentante résidente de la BAD au Sénégal, ce projet est une réponse spécifique à la question de l’emploi et vise à contribuer à la création d’emplois décents et de revenus durables à travers le renforcement des compétences et l’émergence de micro et petites et moyennes entreprises (MPME) de jeunes et de femmes.
«Le projet vise à contribuer à une croissance plus inclusive, se traduisant non pas simplement par l’égalité de traitement et d’opportunités, mais aussi par des réductions profondes de la pauvreté et un accroissement des emplois. Le choix de la chaîne des valeurs agricoles et des services permet d’élargir les opportunités d’emplois et de création de revenus, dans les régions ciblées de Kaolack, Fatick, Thiès, la Casamance naturelle et la banlieue de Dakar. A terme, le projet permettra de générer au moins 15 000 emplois durables et décents en milieu rural et périurbain dont 60% de jeunes garçons et filles et 40% de femmes et de renforcer les capacités techniques et managériales de 17 000 promoteurs», a-t-elle annoncé.
Une grosse épine ôtée des pieds du chef de l’Etat
Avec ce projet qui permettra de créer près de 15 000 emplois, c’est le président Macky Sall qui doit bien sourire. En effet, s’il avait promis près de 500 000 emplois dès son premier mandat, la réalisation se fait attendre. Et pour passer à l’acte, il a récemment demandé au Premier ministre d’organiser, avant la fin du mois de décembre, un Forum national pour l’emploi des jeunes. Il a donné à Aminata Touré des instructions fermes, assorties d’un échéancier de réalisation avec la finalisation, dans le courant du mois de novembre, d’un plan d’urgence qui tient compte des actions de recrutement déjà engagées par la Fonction publique et l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité. En effet, cette agence a pour ambition de recruter 10 000 jeunes garçons et filles en 2013.
Si l’emploi des jeunes continue de préoccuper, ce n’est pas parce que les autorités ne se sont pas intéressées à la question. C’est d’ailleurs pour y apporter des solutions que des structures comme l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANEJ), le Fonds national de promotion des jeunes (FNPJ), l’Agence pour l’emploi des jeunes des banlieues (AJEB) et l’Agence nationale d’appui aux marchands ambulants (ANAMA) avaient été créées par le régime du Président Abdoulaye Wade. Mais le constat est que ces agences semblent s’enchevêtrer. C’est du moins ce que semble avoir compris le chef de l’Etat. En effet, à l’issue du Conseil présidentiel sur le suivi des questions économiques et sociales, Macky Sall a décidé de la suppression de toutes ces agences qui seront remplacées par une seule.