Le Sénégal veut profiter du potentiel du secteur des Mines pour booster son économie. Ce qui passe, selon le ministre de l’Industrie et des Mines, M. Aly Ngouille Ndiaye, par la protection des investissements des grandes sociétés.
Pour atteindre le taux de croissance du Sénégal à 7 % dans 10 ans, l’Etat veut s’appuyer sur le secteur des Mines qui est en plein essor. Aly Ngouille Ndiaye, le ministre de l’Industrie et des Mines l’a fait savoir en marge de la cérémonie de lancement officiel de la 3ème édition du Salon International des Mines du Sénégal (SIM). Le gouvernement va donc, continuer à mettre de l’ordre dans le secteur pour protéger les investissements des grandes sociétés, les orpailleurs et les intérêts de l’Etat qui sont en jeu.
Le Sénégal a des objectifs bien définis en matière de production minière à l’horizon 2020. Du moins, si l’on en croit le ministre de l’Industrie et des Mines qui affirme que le Sénégal veut faire du secteur minier un moteur de croissance et de prospérité. «Le secteur minier jouit de l’intérêt grandissant des investisseurs privés et occupe une place de choix dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) et figure parmi les 6 secteurs prioritaires retenus pour porter le taux de croissance à 7% sur les 10 prochaines années. C’est ainsi que les objectifs retenus à l’horizon 2020 sont de produire annuellement 15 à 20 millions tonnes de minerai de fer, 2,5 millions de tonnes de phosphates, 3 millions de tonnes d’acide phosphorique, 17 tonnes d’or et 90 000 tonnes de zircon», a-t-il déclaré.
Pour arriver à ce résultat, le Sénégal veut activer plusieurs leviers. Le premier, c’est une bonne publicité de la destination, à travers des rencontres comme le Salon International des Mines du Sénégal (SIM), une amélioration de la législation et des contrats de permis d’exploiter, et en dernier lieu, régler le problème du taux de la redevance des exploitants.
Concernant le premier point, c’est Dan Coberman, qui rassure le ministre. Le Directeur Général de l’agence AMETRADE, basée à Londres s’échine à promouvoir les potentialités du Sénégal à travers son réseau. «Le secteur minier sénégalais a commencé il y a peu de temps à être formalisé. Il est composé actuellement de l’extraction de l’or et de celui du phosphate. Mais, on a discuté avec le gouvernement du Sénégal depuis 2010 et on a commencé à faire la promotion au niveau des acteurs du secteur minier international. Le Sénégal est un pays politiquement stable. Il y a de bonnes infrastructures et les Institutions fonctionnent normalement. Beaucoup de multinationales préfèrent venir à Dakar pour s’y installer, c’est une bonne chose pour les affaires. On va continuer à tenter de les convaincre d’investir leur argent dans les Mines du Sénégal», a t-il souligné.
Le second point évoqué par Aly Ngouille Ndiaye, c’est le cadre juridique et réglementaire sur la base duquel toutes les parties vont se conformer. «Le boom minier qu’a connu le Sénégal a eu certaines conséquences sur la région orientale du pays. La promotion qui a été faite sur le code minier et les découvertes, notamment dans le domaine de l’or, ont contribué à attirer des sénégalais et des étrangers dans cette zone à la recherche d’un mieux être. Ainsi, après avoir entamé des recherches et investi leur argent, les sociétés minières voient débarquer des compatriotes et des étrangers qui veulent exploiter le fruit de leurs efforts. C’est anormal. Nous allons les protéger de ce type de concurrence. Il y a aussi le problème de la sécurité. En effet, l’orpaillage n’est pas très maîtrisé au Sénégal, surtout à cause de notre histoire. Donc ceux qui viennent dans ce secteur ne respectent pas trop les mesures de sécurité minimales. C’est pourquoi l’Etat a décidé de remettre de l’ordre dans cette affaire. On ne dit pas qu’on va arrêter cette activité à jamais au Sénégal mais, il faut d’abord tout organiser. Savoir qui fait quoi. Car, beaucoup de gens qui se présentent comme des orpailleurs font bien plus. Ils ont des méthodes d’exploitation semi-industrielles. L’Etat veut tout réglementer pour protéger tout le monde et y tirer le maximum de revenus», a précisé le Ministre.
Le troisième et dernier point soulevé lors de cette rencontre a été celui des dividendes. En effet, depuis 2000 et jusqu’en 2013 plusieurs sociétés minières se sont installés au Sénégal. Elles ont investi plus de 5 milliards de dollars et devront commencer à toucher leur retour sur investissement cette année. «Les chiffres de 2010 à nos jours font état de 11 milliards de redevances en gros. Mais, le Chef de l’Etat a estimé que le Sénégal ne recevait pas assez d’argent des compagnies minières. A cet effet, des négociations ont été ouvertes avec certaines sociétés pour porter le taux de redevance de 3 à 5%. Les négociations continuent et nous ne désespérons pas d’arriver à trouver d’autres accords avec celles qui restent. Dans le cas de l’or par exemple, la société Téranga Gold a vu ses redevances passer de 5 milliards à 7 milliards de francs CFA par an», a fait savoir le Ministre.
Tout cela fait croire aux organisateurs du 3ème Salon Internationale des Mines (SIM) du Sénégal qui se tiendra du 4 au 6 novembre prochain à Dakar, que le Sénégal est un bon candidat pour l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives. AMETRADE souligne que le pays de la Téranga met en place tous les leviers pour être en phase avec les normes internationales.
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