Au sortir d’un Conseil des ministres, M. Abdoul Mbaye, à l’époque Premier ministre, annonçait la décision du déguerpissement et de la démolition des immeubles de Hann Maristes après le rapport des experts envoyés sur le terrain. «Les immeubles vont être démolis», avait on annoncé dans le communiqué de presse.
Même si la date n’avait pas été avancée, certains résidents avaient déjà pris les devants en cherchant un appartement ailleurs, eu égard à l’insécurité ambiante que représentaient ces constructions, même si le collectif des propriétaires et résidents continuait de mener la bataille contre la SN HLM.
Quelques mois après, on en sait un peu plus sur les conditions de cette vente. Selon une source proche de cette affaire, l’Etat a trouvé un accord avec des promoteurs japonais. «Les immeubles vont être rasés et les terrains ont déjà été vendus à des promoteurs japonais qui ont prévu d’y construire des immeubles plus modernes. Le prix serait de 400 milliards et l’Etat aurait même reçu une avance», indique-t-elle.
Même si nos tentatives d’entrer en contact avec la SN HLM sont restées vaines, une source proche du dossier révèle que les jours à venir en diront beaucoup plus puisqu’une réunion entre la SN HLM et le Collectif des résidents des immeubles est imminente.
Livrés à la fin des années 90, ces immeubles ont brillé par leur piètre qualité, en moins de 15 ans d’existence. Selon notre source, les propriétaires des appartements vont être dédommagés à hauteur de 30 millions de francs CFA pour des appartements qui ont été acquis à un peu moins de 15 millions payables en 10 ans.
Sur le terrain, l’image est assez éloquente et très paradoxale. En effet, les derniers immeubles à être construits ont été les premiers à se vider de leurs occupants. «Un dimanche matin, on croyait que l’immeuble allait s’effondrer parce qu’une partie de la dalle du hall est tombée et c’était la peur de notre vie. On a alerté les autorités des HLM et on a mis la pression, jusqu’à ce qu’on nous trouve des appartements que les HLM payent. Depuis lors, l’immeuble K s’est vidé», explique M. Ndiaye, résidant des immeubles et employé à la Banque Mondiale.
Aujourd’hui, de l’immeuble K à l’immeuble T, tous ont quitté et les habitants, qui y restent, sont pour l’essentiel, à la recherche d’appartements à louer. Même s’ils ne montrent pas encore de signes de défaillances, les immeubles de A à F ne résisteront au démolissement.
La SN HLM parviendra-t-elle à recaser tous les résidents ? Le dédommagement se fera-t-il dans les règles de l’art ? Les résidents sont-ils prêts à avaler cette amère pilule ? Les interrogations sont nombreuses et les jours à venir nous en diront un peu plus.
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