
On en sait un peu plus sur la position des commerçants à propos de la volonté du Maire de Dakar de fermer les marchés Hlm et Tilène. «Nous ne nous opposons pas à la destruction de ces marchés. Mais, nous voulons être impliqués en nous donnant un délai. Parce qu’on a vu ces genres de situation, on vous dit que c’est pour un mois et ils font quatre mois», déclare d’emblée Ibou Cissé, un des responsables du marchés des HLM. Face à la presse, les commerçants ont émis le souhait d’être impliqués dans ce projet. Selon M. Cissé qui dit avoir appris la nouvelle dans la rue, alors qu’il est un des responsables du marché, si le marché est fermé sans le recasement des commerçants, ça va être difficile. «Si on ferme le marché sans nous recaser, on ne peut pas rester un an sans travailler, c’est impossible. Le problème, c’est maintenant au niveau de la Mairie car ils nous avaient demandé de chercher un promoteur et on l’a trouvé».
Les sinistrés de Sandaga haussent le ton…
Une semaine après l’incendie qui a réduit en cendres une bonne partie du marché Sandaga, les victimes continuent de ruminer leur colère. Présents au point de presse, les sinistrés mettent à l’index le Préfet de Dakar. Selon M. Djibril Diakhaté, 68 ans, commerçant de son état et porte-parole des victimes de l’incendie, il y’a un réel déficit de communication. «C’est dur, mais c’est la responsabilité des autorités, car il y a un manque de communication. Depuis cet incendie, on n’a pas manifesté parce qu’on a décidé d’abord de rencontrer nos supérieurs pour pouvoir trouver des solutions», déclare-t-il.
D’après lui, s’il y’a un état de délabrement aussi avancé à Sandaga, c’est parce que les autorités n’ont pas fait leur devoir. Puisque la seule question qu’ils ont posé et qui peine jusqu’à présent à trouver réponse, c’est leur recasement. «Lorsque nous avons interpellé le Préfet, il nous a répondu que c’est lui qui a pris sa propre décision. Pourtant, s’il nous avait prévenus à temps, on allait quitter sans faire du bruit. Mais, ils ont laissé jusqu’à ce que tout le monde aille fêter en famille pour fermer le marché», dit-il. Pire, ces commerçants prennent l’Etat pour responsable de ce qui est arrivé. Par conséquent, ils vont porter plainte.
Dans cette démarche, ils peuvent déjà compter sur le soutien de M. Ahmet Fall Braya, Président de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois). Selon ce dernier, le marché payait 5 millions de taxes par jour à la Mairie. L’Etat a une part de responsabilité dans l’incendie du marché. «Il faudra recenser tous les sinistrés afin de les rembourser. Le marché payait 150 millions de taxes à la Mairie par mois. Ce qui veut dire que, chaque jour, on versait 5 millions. Près d’un millier de personnes étaient en activité à Sandaga et pour promouvoir des emplois, on ne doit pas les supprimer», argumente-t-il.
Aujourd’hui, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce problème n’en est qu’à ses débuts. Pour cause, la gare routière Dial Diop, qui avait été ciblée par les autorités pour le recasement du Marché Sandaga, face au Palais de Justice, n’est plus d’actualité depuis que les autorités et travailleurs de la Justice aient levé le ton et menacé de faire grève. «Il est hors de question de mettre un marché ici», avait tonné le juge Demba Kandji, Président de la Cour d’Appel de Dakar.
Pour calmer ses troupes, le ministre de la Justice a fait une sortie dans la presse pour dire que le gouvernement a trouvé un autre site, au niveau de l’ex-Champ des Courses. Ce qui n’agrée pas trop les commerçants… Alors, wait and see !
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