«Salutes and Respects those who serve the Nation»! Oui, sous d’autres cieux comme sur le territoire américain, Haïdar Al Ali serait considéré comme un héros au même titre que les combattants GI’S qui avaient combattu au Vietnam.
Comme Dieu fait toujours bien les choses, le thème du 57e anniversaire de la fête de l’Indépendance du Sénégal susmentionné, colle parfaitement à un commandant en chef qui n’est autre que HAIDAR AL ALI. La communauté libano-syrienne installée au Sénégal dès le début du 20ème siècle, a toujours vécu en harmonie avec leurs compatriotes sénégalais. Sous le joug colonial français, les commerçants libano-syriens et sénégalais avaient leurs destins liés aux intérêts de leur mentor. Ces deux peuples finalement devenus «Un seul Peuple», à travers l’histoire coloniale, se partageaient tout l’espace économique de l’Afrique occidentale française (AOF). Dès lors, on pouvait se permettre de dire que le Liban et le Sénégal deux colonies françaises, avaient un même destin en commun : Servir la Métropole. La quasi-totalité parmi cette communauté libano-syrienne, avant 1960 date de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, bénéficiaient déjà de la nationalité française, au même titre que les sénégalais nés dans une des quatre (4) communes : Rufisque, Dakar, Saint-Louis et Gorée. Certains parmi cette minorité libano-syrienne ont toujours dignement représenté le Sénégal au cours des grandes rencontres sportives internationales. Il s’agit de feu Abdourahime FAKIH, décédé le 5 décembre 2016, a été le premier sénégalais Médaillé d’Or de boxe, aux premiers jeux Africains de Brazzaville en 1965. Farhat Adhan, Abdallah Sahli, Issam Akel tous internationaux sénégalais de football,sans oublier feu Fakhri, ancien président de la fédération sénégalaise de football, sans oublier Al Masri l’un des plus grands cyclistes sénégalais des années 70. Ces dignes fils du Sénégal de la communauté libano-syrienne se sont toujours bien illustrés sur les aires de jeux à travers l’Afrique. Au plan social, feu Abdou Karim Bourgi, Ahmeth Omaïs, premier boulanger sénégalais, tous bienfaiteurs infatigables, auront marqué les familles sénégalaises. A tout Seigneur, tout Honneur ! Haïdar El Ali, né le 27 janvier 1953 à Louga, a été le premier libano-syrien sénégalais à avoir été nommé ministre dans un gouvernement de leur pays d’adoption. Écologiste sénégalais, «l’un des cent écologistes les plus influents de la planète», Haïdar est membre honoraire de l’Oceanium de Dakar qu’il a présidé pendant plusieurs années.
«Un cas d’école comme modèle de citoyenneté à proposer aux sénégalais»
J’ai découvert ce personnage emblématique pour la première fois en septembre 2002, à l’occasion de la plus grande catastrophe maritime mondiale avec plus de 2000 disparus, enfouis à jamais dans les entrailles de l’océan atlantique.Ce que j’avais surtout retenu le plus chez lui, c’était sa hargne, son courage, son abnégation, son endurance, son goût du risque, en acceptant de recueillir, de collecter et de partager l’information avec les populations endeuillées.
Avec son âge, il était plus visible que nos équipes de plongée sous-marines officielles. Car, on le voyait toujours avec son équipement de plongeur, défiant tous les risques et obstacles, pour aller aux fonds des eaux froides, puis ensuite remonter à la surface en nous décrivant chaque instant, une scène horrible qui dépassait l’entendement humain. C’est à voir même s’il a pu être assisté médicalement par un psychothérapeute à l’issue d’une mission aussi difficile et désagréable.
Son passage dans le gouvernement de la deuxième alternance n’aura pas été de tout repos. Haïdar aura été le premier libano-syrien, et l’histoire le retiendra pendant longtemps, à faire partie d’un gouvernement sénégalais. En effet, nommé ministre de l’environnement dans le gouvernement du Président Macky Sall, il aura marqué d’une empreinte indélébile son espace, tellement son travail aura porté ses fruits.
Malheureusement en Afrique, les patriotes ne sont souvent pas les bienvenus au sein des gouvernements. Au cours d’une interview dans le magazine Jeune Afrique, Haidar disait ceci : « Globalement, les dirigeants africains n’aiment pas leur pays. Sinon, ils y passeraient sans doute plus de temps. Quand on veut lutter contre la corruption, mettre à la porte des gens qui touchent de l’argent pour dilapider nos ressources, on peut le faire. C’est ce que j’ai fait au ministère de l’Environnement. J’ai dérangé, j’ai été dégommé. » Pourquoi nos dirigeants meurent souvent en Europe ? Beaucoup ne se font jamais traiter chez eux parce que sachant que les plateaux d’accueil de toutes les structures hospitalières de leur pays respectif ne sont pas dignes de les accueillir. Un aveu d’impuissance de leur part.
Dans la préservation de notre environnement, les constructions de digues empêchant certains dégâts provoqués par les furies de la mer, la régénération de nos forêts, l’embellissement de nos baies de Dakar à Saly, entre autres, Ali Haïdar s’y est toujours profondément illustré.
Mais son patriotisme aura surtout été indéniablement irréfutable. Car à la face de la planète, il dénonce le pillage des forêts sénégalaises par des sénégalais en complicité avec des étrangers. Le Quotidien « Le Populaire » du vendredi 27 Mai 2016, Haïdar sonne l’alerte face au trafic de bois par des chinois basés en Gambie : « Le Sénégal a perdu plus de 1 million d’arbres depuis 2010. Alors que les exploitants basés en Gambie ont empoché 140 milliards Cfa en exportant ce bois vers la Chine.» Poursuivant même jusqu’à faire des propositions aux autorités : « Si on me donne 3 Pick-up et une autorisation, le trafic de bois va cesser dans 3 mois ».
UN CRIME ECOLOGIQUE DU SIECLE ORCHESTRE PAR UNE REPUBLIQUE SŒUR
Comment les autorités gambiennes, ont-elles accepté de fermer les yeux face à un tel désastre ?
Ces informations relayées par Jeune Afrique du mois de mai 2016, mis à jour le 01 juin 2016 par Amadou Oury Diallo, nous disent ceci : « Un drone a pris des images sur le village gambien de Saré-Bodjo, près de la frontière sénégalaise, une des principales plaques tournantes du trafic illégal du bois de vène en provenance de la forêt de la Casamance, dans le sud du pays. Le militant écologiste sénégalais Haïdar El Ali les a divulguées jeudi en conférence de presse à Dakar. « Si rien n’est fait d’ici deux ans, la région naturelle de Casamance risque de devenir un désert ». C’est l’alerte choc (et excessive) lancée par Haïdar El Ali, militant écologiste et ancien ministre sénégalais de l’Environnement.La vidéo de l’équipe d’Oceanium – un centre de plongée et de protection de l’environnement dirigé par Haidar – tournée à l’aide d’un drone, a révélé l’existence sur le territoire gambien d’un des principaux lieux de stockage du trafic illégal du bois de vène coupé de l’autre côté de la frontière, en Haute Casamance, dans la région administrative de Kolda, dans le sud.L’essentiel du bois provient de la commune de Médina Yoro Foula, près la frontière gambienne.Le trafic aurait démarré depuis 2010.Le village gambien de Saré-Bodjo situé à un kilomètre de la frontière sénégalaise, est la plaque tournante de ce pillage, estime le militant sénégalais. Mais quatre autres lieux de stockage ont été identifiés, selon Haïdar El Ali. Des drones même s’y sont mêlés pour mieux quantifier l’ampleur d’un tel désastre. Le drone a filmé à 50 mètres d’altitude des milliers de troncs d’arbre alignés, en attente de chargement dans des camions gros-porteurs. D’autres camions lourdement chargés et recouverts de bâches afin de dissimuler leurs cargaisons sont montrés faisant route pour la capitale la capitale gambienne, Banjul, où des opérateurs chinois les achèteront. Selon le dirigeant d’Oceanium, le vène (pterocarpuserinaceus), un bois précieux, va servir à la fabrication de meubles de luxe destinés aux nouvelles élites chinoises. »
Ne voulant pas rester en rade face à cette catastrophe écologique du siècle, le gouvernement du Sénégal mettra en branle toutes ses structures et entités : Armée, Police, Gendarmerie, Parcs nationaux, Eaux et Forêts, Douane, entre autres. Des ratissages combinés en permanence avec les zones militaires 5 et 6 auront permis de procéder à de nombreuses saisies de moyens roulants (charrettes, pick-up, camions, motos), des milliers de tonnes de bois coupés déjà chargés dans des camions gros porteurs, plusieurs arrestations de coupeurs de bois.
Le désintéressement dans les affaires est une qualité indéniable dans la manière de servir sa Patrie. « Quand j’étais ministre, je me suis retrouvé dans des situations où des gens, notamment des capitaines de bateaux russes qui venaient pêcher illégalement dans les eaux sénégalaises, me proposaient de l’argent pour que je les laisse partir. Je ne l’ai pas pris. Je crois que l’on s’en sortira quand chacun arrivera à renoncer à ces tentations. J’ai choisi ce chemin. Résultat, je n’ai pas l’argent pour me présenter à la présidentielle.»
En définitive, Haïdar fait désormais partie de nos vaillants jambaars dont leurs noms sont inscrits en lettres d’or dans nos mémoires. Pour l’éternité, nos arrières petits enfants se souviendront toujours d’un patriote du nom de Haïdar El Ali, qui, grâce à son pragmatisme et son esprit patriote aura permis de faire gagner à son pays, le Sénégal, une somme de 1000 milliards de francs pour avoir alerté à temps les autorités de son pays et la communauté internationale à mettre fin aux pillages de nos forêts casamançaises par des sénégalais, gambiens et chinois qui faisaient de ce trafic leur gagne pains. Que les esprits des anciens de notre cher Sénégal continuent à veiller sur toi, sur votre famille et vos proches. Amen !
Par l’adjudant en retraite Ndiapaly GUEYE, secrétaire général du Front pour l’Ouverture, l’Unité et la Défense de laRépublique (FOUDR), ancien présentateur de l’émission radiophonique « Armée-Nation » à la RTS, diplômé de la DefenseLanguage Institute (DLI) et de la Defense Information School (DINFOS) aux Etats-Unis d’Amérique, Journaliste-Spécialiste en Relations publiques.
Email : ndiapalygueye@yahoo.frCellphone : (00221) 775712295 ou (00221) 706422098
Discussion à ce sujet post