Les problèmes de développement durable, de sécurité alimentaire, d’emploi des jeunes et de la gestion durable des ressources naturelles sont, aujourd’hui, plus que d’actualité. En effet, le contexte de dégradation des ressources naturelles qui touche la pêche, a conduit à la recherche d’alternatives. Ainsi, le gouvernement du Sénégal, soucieux de cette situation, a décidé de promouvoir l’aquaculture par la création de l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA).
La mission de l’ANA est de contribuer au développement de l’aquaculture par l’encadrement des acteurs et l’appui spécifique nécessaire au développement durable des exploitations aquacoles et la réalisation des objectifs du Programme national de développement de l’Aquaculture à travers le Plan Stratégique de Développement de l’Aquaculture (PSDA), adopté en décembre 2016 sur un horizon temporel de 5 ans (2017 à 2021).
L’exécution du plan est basée sur une logique de synergies et de partenariat à long terme entre les parties prenantes au développement de l’activité. «L’objectif global assigné par le Gouvernement est d’assurer un développement durable de l’aquaculture afin d’augmenter sa contribution à la sécurité alimentaire de la population, à l’amélioration des revenus des acteurs et au développement local à l’horizon 2023. A cet égard, l’objectif quantitatif assigné à l’aquaculture au titre du PSE est de produire 10% du volume de pêche de capture et de fournir 20 000 emplois», affirme Maguette Bâ, son DG.
Depuis 2012, on assiste à l’implantation de fermes aquacoles par des promoteurs privés sur fonds propres. Aujourd’hui, grâce au travail de l’équipe de M. Bâ, 155 PME évoluant dans l’aquaculture ont été enregistrées à travers un rapport semestriel d’activités de l’ANA en 2016. L’Agence a effectué, entre 2012 et 2015, des séances de formation et d’échanges au profit de 3 603 acteurs en techniques de confection des cages, gestion d’élevage, fabrication d’aliments de poissons, biosécurité et bonnes pratiques en aquaculture et sur la rentabilité économique d’une ferme aquacole.
Grâce aux moyens financiers alloués à l’ANA, une stratégie de renforcement des écloseries et des stations publiques, dans le cadre des projets de partenariat, a été déroulée. Ce qui a permis de répondre, en partie, aux attentes des producteurs, principalement en matière d’alevins. Ces infrastructures publiques concernées sont, notamment, la station de Richard-Toll avec une capacité de production de 10 millions d’alevins/an, la station à Matam (4 millions d’alevins/an), celle de Sédhiou (5 millions d’alevins/an), celle du pont Emile Badiane de Ziguinchor (4 millions d’alevins/an), l’écloserie de Fatick (1 million d’alevins/an).
Le nerf de la guerre fait défaut
«Pour le développement de l’aquaculture et notamment l’atteinte des objectifs du PSE, à savoir 30 000 tonnes à l’horizon 2018, le budget est estimé à 30 milliards FCFA. Aussi, l’ANA fait des efforts pour développer la coopération bilatérale et multilatérale. Il est important d’allouer des ressources en cohérence avec la politique aquacole définie par l’Etat», rappelle le DG.
Toutefois, M. Bâ ne doute pas que si tout était en place, ces ambitions sont réalisables. «Bien sûr, cette ambition peut bien se réaliser si toutefois les moyens financiers pour la mise en œuvre sont mobilisés. Il ressort de l’évaluation que la mise en place des conditions juridiques et fiscales, préalables au développement de l’aquaculture au Sénégal, n’est pas effective. A cet égard, il faut noter que la nouvelle LPSDPA accorde la priorité absolue à mettre en place ces préalables pour pouvoir attirer les investisseurs et promouvoir, de manière durable, le développement de l’aquaculture. La réalisation de cet objectif est confortée par la LPSDPA qui ambitionne de contribuer à l’atteinte de cet objectif du PSE, avec une production visée de 40 000 tonnes à l’horizon 2023. Ainsi, l’objectif de production assigné à l’ANA, au titre de l’exécution du PSDA, est d’atteindre 31 000 tonnes en 2021», précise-t-il.
Discussion à ce sujet post